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Thèmes
particulièrement approfondis :
-
- 1.) Architecture : bâtiments, particularités... Repris en
détail au chapitre V Habitations
- 2.) Armement : armes, armures, équipement, accessoires... Repris
en détail au chapitre II Armement
- 3.) Arts : type et construction des oeuvres, artistes,
instruments...
- 4.) Chasse, fauconnerie et vénerie : techniques, chiens et
rapaces, comportement et anatomie du gibier...
- 5.) Héraldique : formes, couleurs, partitions, meubles,
ornements... Repris en images au chapitre VI Héraldique
- 6.) Monnaies : pièces, métaux, valeurs... Repris en détail et en
images au
chapitre III Civilisation - Monnaies
- 7.) Politique : partis et factions, système féodal, impôts,
soulèvements populaires, grandes alliances...
- 8.) Religion : rites, pratiques, objets liturgiques, déviances,
hérésies...
Abîme
ou Abyme
- nom masculin. En héraldique et dans le vocabulaire des Beaux Arts, partie
centrale. Dans le vocabulaire des blasons, on utilise plus fréquemment
l'orthographe abyme. La partie en abyme n'est pas chargée d'une
autre pièce et ne touche aucune autre pièce du blason (voir VI
Héraldique)
Abjurer
- verbe transitif, du latin abjurare. Renoncer publiquement et
solennellement à une religion, une croyance, une hérésie.
Ablution
- nom féminin, du latin ecclésiastique ablutio (purifier,
nettoyer).
- 1.) Dans la messe, le vin que le prêtre prend après la communion.
- 2.) Le vin et l'eau qu'on verse sur les doigts du prêtre et dans
le calice après qu'il a communié.
- 3.) Dans les ordres religieux qui portent des habits blancs,
l'action par laquelle on les blanchit et on les nettoie. Dans les cloîtres,
des écriteaux sont apposés pour marquer les jours d'ablution.
- 4.) Pour les apothicaires, médecins et chirurgiens du Moyen Age,
l'ablution est une "préparation du médicament dans quelque liqueur,
pour le purger de ses immondices ou de quelque mauvaise qualité"
(extrait du Dictionnaire de Trévoux, 1743).
Aboi,
Abois
- 1.) nom masculin singulier. Cri ou aboiement (rôle actif) du
chien, de la meute au moment où elle entoure la bête et l'accule.
- 2.) nom masculin pluriel. Un animal aux abois (rôle passif) est
cerné par la meute et ne peut plus fuir.
- 3.) Par extension, l'expression Être aux abois signifie
l'absence de solution de repli.
Aboyeur
- nom masculin, de abayeur. Terme de vénerie. Chien de chasse qui
aboie à la vue du sanglier et reste à distance sans l'attaquer.
Absolution
- nom féminin, du latin absolutio.
- 1.) singulier. Effacement d'une faute par le pardon religieux ou
juridique. L'accusé est reconnu coupable mais n'est pas puni. Ne pas
confondre avec l'acquittement, où l'accusé est déclaré innocent.
- 2.) singulier. Courte prière que récite l'officiant à chaque
nocturne des matines avant les bénédictions et les leçons.
- 3.) pluriel. Les encensements et aspersions d'eau bénite sur le
corps des princes et des prélats qu'on enterre en grande cérémonie.
Accouer
- verbe, du provençal acoatar (à queue).
- 1.) Attacher des chevaux ensemble, de manière que le licou de
celui qui suit soit lié à la queue de celui qui précède. Les animaux
marchent alors en file.
- 2.) En vénerie, se dit lorsque le veneur qui suit le cerf le
rejoint pour lui porter un coup de dague au défaut de l'épaule ou lui
couper le jarret. Le veneur vient d'accouer le cerf. Le cerf est
accoué.
Accouple
- nom féminin, de accoupler (lien). Terme de vénerie. Lien qui sert
à attacher ensemble des chiens de chasse.
Acharner
- verbe, du latin ad (à) et carnis (chair). Terme de
vénerie. Donner le goût de la chair, du gibier à un faucon ou un chien de
chasse.
Acolyte,
Acolytat
- nom masculin, du latin médiéval acolytatus. Clerc promu au plus
élevé des quatre Ordres Mineurs, dont l'office est de porter les cierges,
de préparer le feu, l'encensoir, le vin et l'eau, de servir le Prêtre à
l'autel etc...
Actif,
Active
- adjectif, du latin scolastique activus (agir). Engagement religieux
qui s'exprime par des actes extérieurs de piété, par opposition à la
vie contemplative, qui consiste dans les sentiments et dans les affections
de l'âme.
Admonition
- nom féminin, du latin ecclésiastique admonitio (avertissement,
conseil). Admonestation religieuse ou judiciaire.
Adoubement
- 1.) nom masculin, du germanique dubban (frapper).
Cérémonie à la fois religieuse et militaire, qui consiste à armer
chevalier un bachelier et lui remettre ses armes et son armure. (voir III
Civilisation - Adoubement)
- 2.) nom masculin, altération du verbe adoubler (garnir
d'une doublure). Tunique de tissu ou de cuir renforcée par des clous, de
petites plaques ou des anneaux de métal. On y adjoint des chausses et des
manches de la même composition. On lui substitue le terme d'armure au sens
général.
Affaiter
- verbe, de l'ancien français afaiter ou afaitier
(préparer). En vénerie, apprivoiser et dresser un faucon pour la chasse.
Affrontés,
Affrontées
- adjectif pluriel. En héraldique, se dit de deux animaux qui se regardent,
qui sont figurés face à face. L'expression reste valable si les animaux ne
sont pas dans le même quartier, et si d'autres pièces les séparent (voir
VI Héraldique)
Affût
- nom masculin, de à et fustis (bâton, tronc), XIe
siècle.
- 1.) Endroit camouflé où le chasseur s'embusque pour surprendre le
gibier de passage.
- 2.) Par extension, l'expression Etre à l'affût signifie
épier et attendre pour saisir l'occasion.
- 3.) Assemblage de pièces de bois ou de métal, avec ou sans roues,
qui sert de support à une bouche à feu, à un canon.
Agneau
- nom masculin, du bas latin agnellus.
- 1.) En symbolique religieuse, l'agneau représente Jésus-Christ,
victime sans tache qui efface les péchés du monde.
- 2.) En héraldique, symbole de la douceur et de la franchise.
L'agneau pascal est représenté tenant une banderole (voir VI
Héraldique)
Agnel
ou Aignel
- nom masculin, de agneau. Monnaie d'or française qui figure un
agneau ou un mouton avec la devise Ecce Agnus Dei d'un côté, et
saint Jean-Baptiste sur son revers. Elle porte des noms variables, tantôt denier
d'or à l'aignel, florin d'or à l'aignel, moutons d'or à la
grande laine ou encore moutons d'or à la petite laine. Créée
vraisemblablement par Saint Louis, elle perdure jusqu'en 1336. A partir de
Philippe de Valois, les rois y présentent leurs écus, d'où la
transformation du nom de la monnaie en écu.
Agrafe
ou Agraffe
- nom féminin, du germain krappa (crochet).
- 1.) Attache en forme de crochet, cousu ou rivé sur un pan du
vêtement. Equivalent du fermail.
- 2.) En architecture, crampon de métal qui empêche les pierres de
se désunir.
Agrier
ou Agrière
- nom commun, du latin ager (champ). voir Champart.
Agynien
ou Agynnien
- adjectif et nom, de a (privatif) et gynê (femme).
Hérétique de la fin du VIIe siècle (vers 694), qui prétend
que Dieu n'a pas permis l'usage des viandes et du mariage. Ils proscrivent
évidemment le mariage.
Aide,
Aides
- 1.) nom masculin, du latin adjuvare (ajouter). Adjoint,
suppléant. On connaît les Aides de Paneterie et d'Échansonnerie, qui sont
mentionnés dans une Ordonnance du 17 novembre 1317 en qualité d'Officiers
de l'Hôtel de Philippe Le Bel. Il y avait trois Aides des Queux de la
cuisine du Roi en 1359, ainsi que quatre Valets et de deux Aides de
Fourrière. La Chasse de Gaston Phébus fait état d'un Aide de
Vénerie.
- 2.) nom indifféremment masculin ou féminin. Impôt, subsides,
levées de deniers qui se faisaient sur le peuple pour aider à soutenir les
dépenses de l'État. Au XIIe siècle, époque où la féodalité
est constituée, l'homme libre ne doit payer d'impôts extraordinaires que
dans quatre cas : a) quand le seigneur arme son fils chevalier (aide de
chevalerie), b) quand il marie sa fille aînée (aide de mariage),
c) quand il est retenu prisonnier (aide de rançon), d) quand il part
pour la croisade (aide-chevel). On trouve un cinquième cas dans
certaines provinces : quand il rachète une partie aliénée de son fief, ou
quand il fait une acquisition, mais il est souvent limité à une seule fois
par vie d'homme. Ce sont les aides légales ou loyaux (auxilium legale,
prescrits par la loi). Les ecclésiastiques ont leur propre système
d'impôts, que l'on nomme coutumes épiscopales, coutumes
synodales ou denier de Pâques. En Franche-Comté, des abbés
lèvent des aides loyaux : a) quand ils vont en cour de Rome, b) quand ils
sont intronisés, c) quand ils vont à la croisade, d) quand ils font
l'acquisition d'une terre. L'impôt est généralement fixe. Ce mot garde sa
signification jusqu'à Charles VII, mais son sens se restreint : aide ne
signifie plus impôt extraordinaire, mais impôt indirect et il ne
s'applique plus qu'à certains impôts indirects. Louis XI restreint le
droit d'aide à certaines marchandises : vin, bétail, poisson de mer, bois
à brûler, draperies. Cette aide consiste en un sou par livre, d'où son
nom de gros ou de vingtième. Le vin en détail est de plus frappé d'un
droit spécial (le quart du prix, réduit au XVIIe siècle en un
huitième du prix). Le droit de gros sur la draperie est supprimé en 1644,
les autres perdurent jusqu'à la Révolution. Les aides royaux ne sont
pourtant pas uniformes sur tout le territoire. Ainsi le quart sur le vin ne
se lève pas dans toute la France. Certaines provinces, comme la Bretagne,
en sont exemptes. D'autres provinces, le Poitou, le Maine, etc...
substituent au droit de gros une somme payée d'avance ou abonnement dit
équivalent. Enfin à Paris, on le remplace par des droits d'entrée, dont
la moitié est généralement réservée au gouvernement. Il existe même
une juridiction spécifique, les douze Cours des Aides, établies
respectivement à Aix, Bordeaux, Chalons, Dijon, Grenoble, Metz, Montauban,
Montpellier, Nantes, Paris, Pau et Rouen.
- 3.) nom féminin pluriel. Moyens employés par le cavalier pour
agir sur son cheval. On fait maintenant la distinction entre les aides
naturelles (assiette, jambes, rênes) et les aides artificielles (éperons,
mors...).
Aignel
- voir Agnel ou Aignel.
Aiguillette
- nom féminin, diminutif d'aiguille. Lacet terminé à chaque extrémité
par un ferret, qui sert à fermer le pourpoint ou simplement de décoration.
Il peut servir également à attacher les chausses au pourpoint. Nouer
l'aiguillette signifie lancer un prétendu maléfice, que le peuple
croit capable d'empêcher la consommation d'un mariage.
Ailette
- nom féminin, diminutif d'aile. Appendice placé sur les
épaulières dans les armures du commencement du XIVe siècle.
Elle est régulièrement utilisée par les Croisés et souvent décorée
d'un blason. L'ailette protège principalement contre les coups de masses ou
d'épée portés sur la tête et qui retombent sur l'épaule quand ils sont
déviés par le heaume. C'est la première pièce d'armure de fer à
apparaître sur la cotte de maille. Elle disparaît progressivement vers la
fin du XIVe siècle.
Aînesse,
droit d'aînesse
- nom féminin, de aîné. Appelé aussi droit de primogéniture, il
privilégie l'aîné des enfants mâles dans une succession et ne s'applique
qu'entre frères et soeurs. Pour l'accès au trône de France, le droit
d'aînesse est introduit par Hugues Capet. Avant lui, Clovis et Louis le
Débonnaire avaient partagé le pays entre tous leurs fils.
Alain
- voir Dogue alain.
Albigeois
- adjectif et nom, du latin Albiga (Albi). Hérétiques du XIIe
siècle dans les environs de Toulouse, qui tiennent leur nom de la ville
d'Albi. On les nomme également Cathares, Passagers, Patarins,
Publicains ou Tisserans, eux-mêmes préfèrent s'appeler les Parfaits.
Leur foi relève du manichéisme et est introduite dans le Languedoc à
partir de 1126 par Pierre de Bruys Provençal, qui est brûlé à St Gilles
une vingtaine d'années plus tard. Ils reconnaissent une hiérarchie
ecclésiastique composée de prêtres, de diacres et d'évêques. Leur pape
tient son siège en Bulgarie, d'où l'autre appellation de Boulgres.
Au début du XIIIe siècle, sous le règne de Philippe Auguste et
le pontificat d'Innocent III, l'hérésie prend une telle expansion que les
Catholiques ne trouvent rien de plus efficace à leur opposer qu'une
croisade et les religieux de Cîteaux forment le projet de cette sainte
ligue. Les Albigeois sont condamnés en 1180 au concile de Latran. Philippe
Auguste en sollicite l'exécution auprès du Saint Siège et le Pape, en
qualité de père commun des fidèles, lève le premier l'étendard de la
Croix. Le roi Louis VIII poursuit cette guerre qui ne finit qu'en 1228,
lorsque le comte de Toulouse Raymond X le Jeune se réconcilie avec l'Eglise
catholique. L'Inquisition s'installe alors à Toulouse pour détruire les
derniers symboles de l'hérésie. Les calvinistes considèrent les Albigeois
comme leurs prédécesseurs et leurs pères.
Alchimie
ou Alchymie ou Alquemie
- nom féminin, de l'arabe al-kîmiyâ. Science occulte du Moyen Age
qui se fonde sur un symbolisme des minéraux et des planètes. Les
alchimistes cherchent à établir des liens entre le monde matériel et le
monde spirituel. Leur principal sujet est la recherche de la pierre
philosophale (voir III Civilisation - Sciences)
Alérion
- nom masculin, de l'allemand Adler (aigle). En héraldique, petit
aigle représenté avec les ailes déployées, sans bec ni pattes (voir
VI Héraldique)
Alésé,
Alésée
- adjectif, de a privatif et lès ou lez (côté). En
héraldique, se dit d'une pièce honorable (bande, barre, fasce, pal...)
diminuée de longueur et dont une extrémité ne touche plus le bord de
l'écu (voir VI Héraldique)
Alleu,
Franc-Alleu, Alleutier, Allodial
- nom masculin, originaire du vieil allemand all od (propriété
entière). Propriété héréditaire et exempte de toute redevance, par
opposition au fief. Dans la loi salique, l'alleu désigne tout ce que l'on
reçoit par héritage et sans conditions, au contraire des acquêts et du
bénéfice, qui imposent la charge de redevances. Le nombre des alleux
diminua à mesure que le système féodal prenait de l'extension. Tenir
en franc-alleu, c'est tenir terre de Dieu seulement. Le franc-alleu
noble ne doit pas être confondu avec le franc-alleu roturier. Bien
quoiqu'ils soient égaux en franchise, ils différent en ce que le
franc-alleu noble a droit de justice et que le franc-alleu roturier est
terre sans justice. L'alleutier est un homme libre, propriétaire d'un
alleu. L'adjectif est allodial.
Alliance
- nom féminin, du latin alligare (allier). Dans le vocabulaire
religieux, l'Ancienne Alliance représente le pacte entre les Hébreux
et Yahweh, fondement de la religion juive. La Nouvelle
Alliance représente le pacte entre Dieu et tous ceux qui reconnaissent
le sacrifice du Christ, fondement du christianisme. L'Arche d'Alliance pour
les Juifs est le coffre où furent enfermées les deux Tables de la Loi où
Dieu avait gravé ses Commandements et qui furent données à Moïse sur la
Montagne. L'Arche d'Alliance fut prise par les Philistins, puis renvoyée
avec plusieurs présents.
Allumé,
Allumée
- adjectif, du latin alluminare (allumer). En héraldique, se dit de
l'oeil d'un animal qui est d'un autre émail que le reste du corps, ou d'une
flamme d'un émail différent (voir VI Héraldique)
Allumée
- nom féminin, altération de aumusse. Coiffure de tête, chaperon.
Charles VI l'emploie dans ses correspondances lorsqu'il accuse le dauphin
Charles (futur Charles VII) d'avoir organisé le meurtre du duc de
Bourgogne, Jean sans Peur, le 10 septembre 1419 à Montereau. Charles VI
raconte : "Ledict Charles (le Dauphin) mit tantost la main à son allumée,
fesant semblant de saluer nostre dict Cousin (Jean sans Peur), et à l'ombre
de son bras guigna des yeux, et feit signe à ses gens pour venir férir sur
nostre dict Cousin...". Selon les sources, on trouve allumée ou
aumusse pour ce même passage.
Alouette
- nom féminin, du latin d'origine gauloise alauda. Petit
gibier, oiseau à plumage gris ou brunâtre de la famille des passereaux.
Amalgamation
ou Amalgame
- nom masculin, du latin alchimique amalgama. En alchimie, le
mélange de mercure avec un autre métal (sauf fer et cuivre), qu'il
liquéfie et en permet la séparation.
Âme
- nom féminin, du latin anima (souffle).
- 1.) Dans le domaine religieux, c'est le principe spirituel et
immatériel de l'homme et de sa vie, conçu comme séparable du corps,
immortel et jugé par Dieu. Certaines hérésies ont reconnu deux âmes en
chacun de nous, une bonne, principe des bonnes actions, et l'autre mauvaise,
principe de nos mauvaises actions.
- 2.) En héraldique, légende qui explique la figure d'une devise.
- 3.) Partie centrale d'un canon, où l'on place la poudre et le
boulet, par où l'on tire.
Ameuter
- verbe transitif, de meute. Regrouper les chiens en meute pour la
chasse à courre.
Ampoule
- nom féminin, du latin ampulla.
- 1.) Petite fiole ventrue à col long utilisée par les scientifiques (alchimistes).
- 2.) La Sainte Ampoule est la fiole qui contient l'huile
consacrée à l'onction des rois de France. Cette fiole aurait été
apportée à saint Rémi par une colombe pour le baptême de Clovis et est
gardée à l'abbaye de saint Rémi de Reims. Clovis institue un Ordre des
Chevaliers de la Sainte Ampoule dès l'an 485. Les chevaliers ne doivent
être que quatre, ce sont les barons de Terriers, de Belestre, de Senestre
et de Louversy. Leur fonction est d'assister l'évêque lorsqu'il porte la
Sainte Ampoule. Ils n'ont pas de bannière particulière puisque la dignité
de leur fonction suffit pour les distinguer parmi tous les autres
chevaliers. Dans une description des Ordres militaires imprimée à Paris en
1671, on leur attribue également le nom de Chevaliers de saint Remi. La
limitation à quatre chevaliers permet difficilement de l'inclure parmi les
ordres militaires.
Amulette
- nom féminin, anciennement masculin, du latin amuletum (amulette).
Petit objet que l'on porte sur soi, éventuellement en pendentif, auquel la
crédulité et la superstition attribuent un pouvoir de protection. Les
médecins du Moyen Age y recourent régulièrement.
Anathème
- nom et adjectif, du latin ecclésiastique anathema et grec
théologique (séparer).
- 1.) nom masculin. Excommunication
majeure ou malédiction prononcée contre les hérétiques ou les ennemis de
la foi catholique. L'anathème judiciaire est émis par un évêque,
un concile ou le pape. L'anathème abjuratoire permet à un
hérétique converti de rejeter "l'erreur" de son hérésie.
- 2.) nom masculin ou féminin.
Par extension, toute personne frappée de cette sanction.
- 3.) adjectif. Excommunié, retranché de la vie des fidèles.
Ancré,
Ancrée
- adjectif, du latin ancora (ancre). En héraldique, se dit des croix
et des sautoirs dont les bouts sont divisés et tournés comme les pattes
d'une ancre. Les différentes parties d'une ancre ont des noms particuliers.
Le bois traversant qui est au dessus s'appelle trabe. Le fer droit
qui entre dans la trabe s'appelle stangue et le cordage est appelé gumene.
Les Amiraux mettent une ancre derrière leur écu pour marque de leur
charge. L'ancre est le symbole de l'espérance (voir VI
Héraldique)
Andouiller
- nom masculin, de l'anglais antler (andouiller). Ramification des
bois du cervidés (cerf, daim, chevreuil...). Leur taille permet de
connaître l'âge de l'animal. Gaston Phébus les appelle antoilliers.
Ange
ou Angelot
- nom masculin, de ange. Monnaie d'or française en usage à partir
de 1340 sous Philippe VI de Valois, d'une valeur nominale d'un écu d'or
fin. Elle porte l'image de saint Michel qui tient une épée dans la main
droite et un écu chargé de trois fleurs de lys dans la main gauche, avec
à ses pieds un serpent. Dans l'Edit qui en ordonne la fabrication, les
Anges sont nommés Angelots. Ils pèsent 5 deniers 16 grains et on
les appelle premiers Anges. A partir de 1342, on en voit apparaître
plusieurs déclinaisons. Toujours d'or fin, on en frappe ensuite qui ne
pèsent que 5 deniers et que l'on appelle seconds Anges. Les derniers
ne pèsent plus que 4 deniers 13 grains, ce sont les troisièmes Anges.
Il existe aussi des demi-Anges. Le roi Henri IV d'Angleterre a aussi
frappé des Anges portant les armes de France et d'Angleterre, d'une valeur
de quinze sols, qui remontent à l'époque où il était maître de Paris.
Cette monnaie a perduré en France au moins jusqu'au règne de Louis XI.
Angélus
- nom masculin, du latin angelus (ange). Sonnerie de cloches
annonçant une prière de dévotion mariale. D'abord instituée le soir, on
lui ajoute progressivement le matin, puis le midi. Promulguée en France par
l'archevêque de Tours Elie de Bourdeille, elle est ratifiée par Louis XI.
L'Angélus est également une toile célèbre de Jean-François
Millet (° 1814, U
1875)
Angusticlave
- nom masculin, du latin angustus (étroit) et clavus (clou).
Tunique des chevaliers, héritée des Romains. Son nom lui vient de
l'opposition entre la robe des chevaliers et celle des sénateurs. Les
tenues des chevaliers portaient des bandes de pourpre étroites alors que le
laticlave des sénateurs était décoré de bandes pourpre très larges. Les
ornements de ces vêtements ne nous sont exactement connus, mais leur forme
évoquait un clou. Le nom clavus a ensuite directement désigné
l'habit complet.
Antipape
- nom masculin, du latin médiéval antipapa. Usurpateur de la
papauté au détriment d'un pape élu légitimement selon le droit canon. On
en compte 41 jusqu'à la fin du Moyen Age, dont Boniface VII, qui fut
antipape à deux reprises. Le premier d'entre eux, Saint Hippolyte, n'est
pas admis comme pape par l'Eglise tout en étant reconnu comme saint.
Antiphonaire
- nom masculin, du grec antiphôna (antienne). Livre liturgique
contenant les antiennes et les repons des psaumes, c'est à dire les versets
qui précèdent et suivent les psaumes aux différentes heures de l'office,
en utilisant la notation grégorienne.
Antiquité
- du latin antiquus. Période de l'Histoire regroupant généralement
les civilisations grecque et romaine jusqu'aux invasions barbares autour de
l'an 400. Le Moyen Age débute officiellement en 476, après la chute de
l'empire romain d'Occident.
Apanage
- nom masculin. Portion du domaine royal que le roi attribue à ses fils
puînés pour leur subsistance, mais qui revient à la couronne en cas
d'extinction de la descendance mâle. Il présente l'avantage de ne plus
morceler le domaine royal. Le roi Jean commença à ne les donner qu'aux
héritiers mâles, Philippe III (règne 1270-U1285)
fixa les apanages à dix mille livres, Philippe IV (règne 1285-U1314)
à vingt mille livres. Au sens figuré : privilège.
Apocrisiaire
- nom masculin, du grec apokrisiarios (envoyé). D'abord messager
d'un prince vers un autre, cette charge évolue en messager et représentant
du pape, puis en représentant officiel du pape auprès d'un chef d'état
non catholique, l'équivalent d'un nonce auprès d'un prince chrétien. Les
apocrisiaires ont un rang inférieur aux évêques, mais on en rencontre
parfois avec des prérogatives de légat, devançant même les patriarches.
Saint Grégoire le Grand est ainsi l'apocrisiaire du pape Pélage II auprès
de l'empereur à Constantinople, mais d'autres papes ont également rempli
cette fonction. L'hérésie des monothélites, soutenue par l'empereur,
freine considérablement l'envoi de tels conseillers et la pratique cesse
avec l'hérésie des iconoclastes, également soutenue par l'empereur. Par
la suite, ce sont des cardinaux dotés de pouvoirs de légats qui assureront
cette charge.
Apostasie
- nom féminin, de apostasia (éloignement). Abandon public d'une
religion (essentiellement chrétienne) au profit d'une autre. Parfois
employé à tort à la place de se défroquer.
Apostolique
- du grec apostolikos.
- 1.) adjectif. En terme de religion, qui émane des apôtres
(doctrine, tradition apostolique), voire du Saint Siège (nonce apostolique,
bref apostolique). Saint Grégoire le Grand (pontificat 590-U604)
réserva le titre au seul pape. Un évêque espagnol qui se l'était
attribué fut excommunié. Tous les Saints Sièges étaient qualifiés
d'apostoliques mais le concile de Reims en 1049 constata que trois d'entre
eux étaient aux mains des infidèles (Alexandrie, Antioche et Jérusalem).
Seule Rome put continuer à porter le nom d'apostolique.
- 2.) nom commun. Hérétiques du XIIIe siècle qui
prônaient le renoncement au mariage et aux biens du monde, comme les
apôtres.
Apothicaire
- nom masculin, du bas-latin apothecarius (mise en réserve). Qui se
consacre à la partie de la Médecine qui consiste à préparer les
remèdes. A Paris, les apothicaires prennent aussi la qualité de Marchands
Espiciers & Droguistes. Appellation ancienne du pharmacien (voir III
Civilisation - Sciences)
Appareil
- nom masculin, du bas latin appariculare (préparer). En
architecture, façon de disposer les pierres d'une construction. Les maçons
l'utilisent pour qualifier la hauteur d'une pierre. Toutes les pierres d'un
même lit doivent être du même appareil, de la même taille.
Appatiz
- nom masculin, vraisemblablement de appactis (pacte). Rançon
demandée par les Ecorcheurs pour épargner les marchands et leurs biens
durant la Guerre de Cent Ans. Le verbe appactir (on trouve aussi appactizer)
signifie "obliger à payer une contribution fixée par un pacte".
Dans le Journal de Paris, écrit sous Charles VI, on lit : "Tous
les villaiges d'entour Paris estoient apatiz aux Armagnacs". Dans les Mémoires
de Comines, on trouve : "Ne seront faites aucunes prises de
personnes, courses, voleries, pilleries, logis, appatis, rançonnement de
bestes ou d'autres biens quelconques, sur les terres, villes.... et autres
lieux estans du parti et obeissance du Roy". Même Froissart décrit la
situation difficile des paysans : "Ils ne pouvoyent labourer leurs
terres... pour la doutance des pillars, s'ils n'estoyent bien acconvenancés
et appactis".
Arbalète
ou Arbaleste ou Arbalestre
- nom féminin, littéralement "baliste à arc", du bas latin arcus
(arc) et balista (baliste). Arme de trait formée d'un arc ordinaire
placé à l'horizontale et fixé sur un fût de bois destiné à diriger le
projectile. (voir II Armement - Armes de jet) D'autres applications
de tailles plus conséquentes ont été développées pour assiéger les
places fortes (voir II Armement - Siège).
Arbrier
- nom masculin, de arbre (sens de fût). Fût de l'arbalète sur
lequel est fixé l'arc et muni d'une rainure destinée à recevoir et
diriger le projectile (balle, carreau ou vireton). Il supporte enfin le
mécanisme de détente (la noix).
Arc
- nom masculin, du latin arcus. Arme formée d'une verge de bois, de
corne ou de métal, que l'on courbe au moyen d'une corde tendue avec effort,
et servant à lancer des projectiles (flèches). (voir II Armement -
Armes de jet)
Arcane
- nom féminin, du latin arcanum (secret). En alchimie, opération
mystérieuse de transformation, secret de fabrication.
Archais
- nom masculin. Etui de cuir qui protège l'arc et les cordes de rechange.
Ne pas confondre avec le carquois.
Archère
ou Archière
- nom féminin, de arc. Ouverture longue et étroite dans les
murailles, pour tirer de l'arc ou de l'arbalète depuis un couvert (voir
V Habitations - Fortifications)
Archétype
- nom masculin, du grec arkhetupon. Terme de copiste. Manuscrit qui
sert de modèle à tous les autres.
Archevêque
- nom masculin, du grec arkhô (commander) et évêque.
Prélat placé à la tête d'une circonscription ecclésiastique comprenant
plusieurs diocèses. Archevêque du Sacré Palais est l'un des titres
de l'archichapelain des rois de France et des empereurs d'Allemagne.
Archidiacre
- nom masculin, du latin ecclésiastique archidiaconus. Dignitaire
ecclésiastique ayant le pouvoir de visiter les curés d'un diocèse. Crotté
en archidiacre signifie très crotté, parce que les archidiacres
faisaient leurs visites à pied. Bander en Archidiacre n'a pas la
connotation libertine attendue. L'archidiacre suit l'archevêque lorsqu'il
confère le Sacrement de la Confirmation, et c'est lui qui applique le
bandeau sur le front du Confirmé.
Arçon
- nom masculin, du latin populaire arcio, arcionem (arc). Armature de
la selle, formée de deux arcades (le pommeau vers l'avant et le troussequin
vers l'arrière), reliées latéralement par deux bandes de bois ou de
métal. Vider les arçons signifie tomber de sa monture.
Ardents,
mal des Ardents
- voir Feu de Saint-Antoine.
Argent
- nom masculin. En héraldique, métal correspondant au blanc. En gravure,
il est représenté blanc et uni. Il est le symbole de la justice, de la
pureté, de l'innocence, de la chasteté, de l'humilité, de la beauté, de
la victoire, de la félicité (voir VI Héraldique)
Arianisme
- nom masculin. Hérésie chrétienne d'Arius (256-U336)
qui nie l'unité et l'identité de substance du Fils avec le Père. Elle ne
reconnaît que partiellement la nature divine de Jésus et contredit le
dogme de la Trinité. Cette hérésie se propage en Afrique avec les
Vandales et en Europe avec les Goths, puis s'éteint d'elle-même vers le
VIIe siècle.
Armagnacs,
parti des Armagnacs
- Durant la guerre de Cent Ans, sous le règne de Charles VI et de Charles
VII, faction qui s'oppose dans une guerre civile à la faction des
Bourguignons, laquelle soutient les Anglais. Elle doit son nom à l'un de
ses chefs, Bernard VII d'Armagnac. Le traité d'Arras met fin à la guerre
civile en 1435. Ils prennent pour emblème l'écharpe rouge.
Arme,
Armes
- nom féminin, du latin arma.
- 1.) singulier. Défense de sanglier.
- 2.) singulier. Tout instrument qui sert à se défendre ou à
attaquer, à tuer, blesser ou à mettre un ennemi dans l'impossibilité de
se défendre. On les classe suivant leur nature. Ainsi, les armes d'estoc et
de taille regroupent les différentes lames comme couteau, coutelas, dague,
épée, glaive, poignard, sabre et stylet ; les armes de choc concernent
bâton, canne, casse-tête, coup-de-poing, maillet, marteau, masse, massue
et matraque ; les armes d'hast, emmanchées au bout d'une hampe, telles
qu'épieu, faux, fléau, fourche, framée, francisque, hache, hallebarde,
lance, pertuisane et pique ; enfin les armes de jet et leurs projectiles,
arbalète, arc, fronde, javeline ou javelot, relayées vers la fin du Moyen
Age par les armes à feu que sont les arquebuses et autres canons (voir
II Armement)
- 3.) pluriel. Les armes pleines représentent l'équipement
standard de l'homme de guerre au Moyen Age tel que défini dans le code de
la chevalerie. Pour un écuyer, elles comprennent le roussin, le gambison,
le chapel et la lance. Pour un chevalier, il lui faut le cheval, le haubert,
l'écu, l'épée et le heaume.
- 4.) pluriel. En termes de blason, se dit de certaines marques
propres et héréditaires à chaque maison noble, peintes ou figurées sur
l'écu et sur la cotte d'armes. Synonyme d'armoiries (voir VI
Héraldique)
Armé,
Armée
- adjectif, du latin arma. En héraldique, se dit des ongles, du bec,
des cornes, des griffes et des dents des lions, des griffons, des aigles et
autres prédateurs, mais aussi des flèches qui auraient leur pointe d'une
autre couleur que le fût (voir VI Héraldique)
Armet
- nom masculin, de arme ou de elmet (petit heaume), avis très
partagés. Casque des hommes d'armes en usage du XVe au XVIe
siècle en remplacement du bassinet. Complètement clos, il protège la
tête et la nuque car il se compose d'un timbre arrondi surmonté d'une
crête plus ou moins saillante, de pièces mobiles pour protéger le visage,
mézail, nasal, ventail, mentonnière et enfin d'un gorgerin. L'Académie
Française ne retient son usage que pour les chevaliers errants, dans les
vieux romans. Le plus célèbre est l'armet de Mambrin.
Armoiries
- nom féminin pluriel, du latin arma (armes). Ensemble des signes,
devises et ornements intérieurs et extérieurs de l'écu d'un état, d'une
ville, d'une famille noble. On distingue plusieurs sortes d'armoiries :
- 1.) les armoiries de domaine ou de souveraineté
(pays, terres et fiefs qui appartiennent à un seigneur)
- 2.) les armoiries de prétention (domaine sur lequel un
prince croit avoir des droits)
- 3.) les armoiries de concession (concédées par un
souverain)
- 4.) les armoiries de patronage (indiquant une protection
particulière)
- 5.) les armoiries de famille (qui sont légitimes, vraies,
pleines, pures, brisées, bâtardes, parlantes...)
- 6.) les armoiries de dignité (destinées à faire
connaître les charges spéciales du propriétaire)
- 7.) les armoiries de communauté (ordre, chapitre,
corporation, société...).
- Les armoiries peuvent être pleines, parties, écartelées, coupées,
fausses, à enquerre, parlantes... (voir VI Héraldique)
Armure
- nom féminin, du latin armatura (armer)
- 1.)Assemblage articulé de plaques métalliques que l'homme d'armes
revêt pour se protéger au combat (voir II Armement - Armures)
- 2.) Partie de peau très épaisse que les sangliers ont au-dessus
et au défaut de l'épaule.
Arts
libéraux
- nom masculin pluriel, utilisé souvent au féminin jusqu'au XVIe
siècle. Ils privilégient l'activité de l'esprit, par opposition aux arts
mécaniques qui font appel au travail manuel ou celui des machines. Les sept
arts libéraux des universités médiévales sont regroupés en deux cours
d'études, le trivium (grammaire, logique et rhétorique) et le quadrivium
(arithmétique, astronomie, géométrie et musique).
Arquebuse
- nom féminin, altération par arc de haquebuse, du
néerlandais hakebusse (canon à crochet). Arme à feu portée sur
l'épaule, qui consiste en un long canon de fer monté sur un fût de bois,
qu'on fait partir au moyen d'une mèche ou d'un rouet. Elle remplace
progressivement l'arc et l'arbalète sur le champ de bataille à partir de
la fin du XVe siècle, rendant du même coup les armures
obsolètes.
Ascète,
Ascétisme
- nom masculin, du latin exerceo (j'exerce). Personne qui s'impose
des pénitences, des mortifications, des privations par conviction
religieuse. L'ascétisme est une doctrine de perfectionnement moral fondée
sur la lutte contre les exigences du corps. Il professe une vie austère,
continente, frugale et rigoriste.
Assommoir
- nom masculin, de assommer.
- 1.) A l'entrée d'un site fortifié, ouverture pratiquée dans le
plafond des premières pièces et donnant sur la pièce supérieure,
permettant d'envoyer verticalement des projectiles sur les assaillants qui
auraient forcé les lignes de défense extérieures.
- 2.) Piège de chasse disposé de manière à assommer certains
animaux dont il ne faut pas abîmer la peau, tels que castors, renards,
blaireaux...
Athanor
- nom masculin, de l'arabe al tannur (le fourneau). Grand fourneau à
foyer central et plusieurs sorties, qui permet de travailler les matériaux
à des températures différentes avec un même feu. Utilisé largement par
les alchimistes, on le surnomme aussi fourneau philosophique ou fourneau
des arcanes. Il assure une combustion lente et régulière et ne
nécessite quasiment aucun entretien, d'où le sobriquet de Piger
Henricus (en grec : qui ne demande aucun soin).
Aube
- nom féminin, du latin alba (blanc). Vêtement ecclésiastique de
lin blanc que les officiants portent par-dessus la soutane pour célébrer
la messe.
Aumuce
ou Aumusse
- nom féminin, du latin médiéval almutia. Fourrure de martre ou de
petit-gris que les chanoines et les chantres portent sur le bras en allant
à l'office, symbole du canonicat. L'aumuce était anciennement un bonnet de
peau d'agneau avec le poil, et la chape se portait par-dessus. Ensuite on
fit descendre ce bonnet sur les épaules, et par degrés jusque sur les
reins. La commodité devint ensuite l'unique règle, et de là vient la
variété qu'on voit dans cet habillement des chanoines, qui n'est plus
même qu'un ornement pour ceux qui le portent sur le bras gauche, suivant
l'usage le plus commun. Dans la Chronique de Saint Denis, il est dit
qu'à l'entrée de l'Empereur dans Paris en 1377, les officiers de cuisine
de Monseigneur le Dauphin portaient "des aumuces fourrées et à
boutons de perle par dessus". Me Séguinat, le secrétaire de Jean sans
Peur, dit dans sa déposition après l'assassinat de son maître : "Mon
dit Seigneur s'en ala devers luy (le Dauphin), et osta son aumusse qui
estoit de veloux noir, et se inclina devant lui d'un genoul jusques à
terre, en le saluant moult humblement". Louis XI demanda au pape la
permission de porter le surplis et l'aumusse.
Aune
- nom féminin, de l'ancien haut-allemand elina (avant-bras). Mesure
de longueur valant 3 pieds, 7 pouces et 10 lignes 5/6, soit 1,182 mètre.
Cette mesure varie en fait suivant les contrées et même selon la
marchandise. Elle peut aller de 51,3 cm à 2,332 mètres. Elle est
supprimée en 1840.
Austrasie
- Division du royaume de France autour du VIe siècle, regroupant
à peu près Reims et l'Auvergne.
Autodafé
- nom masculin, du portugais auto da fe (acte de foi).
- 1.) Cérémonie au cours de laquelle le pouvoir séculier fait
exécuter les jugements prononcés par l'Inquisition. Les hérétiques
condamnés au supplice du feu sont conviés à faire acte de foi pour
mériter leur rachat dans l'autre monde.
- 2.) Destruction par le feu.
Autographe
- nom masculin, du grec autographos. Terme de copiste. Manuscrit
écrit de la main même de l'auteur.
Autour,
Autourserie
- nom masculin, du bas latin auceptor (épervier). Oiseau de proie
diurne proche de l'épervier et du milan, qui sert en basse volerie sur les
perdrix et les faisans. La femelle s'appelle autour, le mâle s'appelle
tiercelet d'autour. L'art d'élever et de dresser des autours se nomme
autourserie. Certains termes diffèrent de ceux de la fauconnerie.
Avares
ou Avars
- Peuple de race mongolique, parent des Huns. Ils envahissent l'Europe
jusqu'en Autriche. Le roi Alboin des Lombards les laisse s'installer en
Pannonie en 567, lorsqu'il quitte le pays pour l'Italie. Charlemagne les
arrête entre 791 et 799 et les convertit au christianisme.
Averroïsme
ou Averrhoïsme
- Théorie du philosophe et médecin arabe Averroès (° 1126, U1198).
Selon lui, la matière est éternelle et il existe un intermédiaire entre
Dieu et les hommes, l'intellect actif. Il adopte une philosophie
matérialiste et renie le surnaturel. Sa théorie est condamnée par
l'Université de Paris, puis par l'Église en 1240, par le pape Léon X et
le concile de Latran V en 1513, enfin par l'orthodoxie musulmane. Siger de
Brabant est le principal représentant du courrant averroïste latin en
France et l'Église le condamne à la réclusion perpétuelle.
Avers
- nom masculin, du latin adversus (qui est en face). Face d'une
pièce ou d'une médaille, opposée au revers. (voir III Civilisation -
Monnaies)
Avocat
du Diable
- locution. On appelle ainsi populairement le Promoteur de la Foi dans la
Congrégation de Béatification et de Canonisation des Saints. Il examine
avec soin les preuves de sainteté et les miracles que l'on produit, qu'il
tâche d'infirmer. Il formule toutes les objections que l'on peut faire
contre ces preuves et ces miracles, et tente d'empêcher la béatification
ou la canonisation proposée.
Azur
- nom masculin et adjectif, du persan lapis-lazuli (bleu). En
héraldique, émail de couleur bleue. Elle symbolise la justice, la
fidélité et la douceur. Elle est représentée en gravure par des hachures
horizontales. (voir VI Héraldique)
Bachelier
- nom masculin, de baccalariae (métairies). En termes de
féodalité, jeune gentilhomme qui, n'ayant pas moyen de lever la bannière,
est contraint de marcher sous celle d'autrui, qui aspire à être chevalier
et tient rang entre le chevalier et l'écuyer. On appelle aussi bachelier
d'armes celui qui a vaincu en tournoi pour sa première
participation. Le Traité de la Noblesse de la Roque et les Ordonnances
des Rois de France confirment la hiérarchie entre chevalier, bachelier
et écuyer. La paye du banneret est double de la paye du bachelier, et celle
de l'écuyer n'est que la moitié de la paye du bachelier. Il semble que
cette distinction ait disparu sous Charles VII
Badge
- nom masculin, de l'anglais. Insigne rond porté par un chevalier et sa
suite.
Baille
- nom féminin, soit de baculare (former de bâtons), soit de bajulare
(protéger). Dans un château fort, l'avant-cour, la cour des ouvrages
extérieurs, la basse cour, entourées d'une enceinte
plus ou moins fortifiée. On y dispose d'ordinaire l'écurie et les communs.
La baille intérieure est généralement de taille beaucoup plus réduite
que la baille extérieure. La baille représente également la palissade
formant l'enceinte des cours. Composée de pieux plantés dans la terre,
quelquefois à un demi pied de distance les uns des autres, on s'en sert
pour défendre aux ennemis les approches des faubourgs et portes des villes,
d'un château, d'une tour.
Bailleu
ou Bailleul
- nom masculin, du latin bajulus (celui qui soigne). Rebouteux ou
rebouteur, guérisseur qui soigne les os fracturés, les côtes enfoncées,
les articulations démises... On en trouve déjà trace au XIIIe
siècle dans le Lai de l'Ombre. On les appelle encore Renoueurs
en France, et Algebrista en Espagne
Bailli
- nom masculin, de l'ancien français bailler (gouverner).
- 1.) Créé par Philippe-Auguste, le bailli est un officier qui
remplit des fonctions judiciaires, militaires et financières au nom du roi
et a le droit de commander la noblesse quand elle est convoquée pour
l'arrière-ban.
- 2.) Dans l'Ordre de Malte, chevalier revêtu d'une dignité qui le
met au-dessus des Commandeurs et qui lui donne le privilège de porter la
Grand-Croix..
Baladin
ou Balladin
- nom masculin, de l'ancien français ballade (danse). Danseur de
théâtre professionnel.
Balai
- nom masculin, du breton balazn (genêt).
- 1.) En fauconnerie, queue des oiseaux de poing.
- 2.) En vénerie, extrémité de la queue des chiens.
Baliste
- nom féminin, du grec ballein (lancer). Machine de guerre en usage
lors des sièges depuis l'Antiquité jusqu'au Moyen Age, qui lance des
flèches de grande taille, des pierres et des objets enflammés. (voir II
Armement - Siège)
Ballade
- nom féminin, de l'ancien provençal ballar (danser).
- 1.) Chanson qui accompagne certaines danses au Moyen Age.
- 2.) Poème français de forme régulière, composé de quatre
strophes de huit à dix vers chacune. Les trois premières sont terminées
par un refrain. La dernière strophe, plus courte, est appelée l'envoi.
François Villon a écrit la Ballade des Pendus en 1462.
- 3.) Une des principales formes de musique polyphonique
franco-allemande des XIVe et XVe siècles.
Ban
- nom masculin, de l'ancien francique ban.
- 1.) Proclamation solennelle émanant d'une autorité. Ouvrir et
fermer le ban = battre le tambour ou sonner la trompe pour annoncer le
début et la fin d'une proclamation officielle. Publier les bans =
avertir d'un mariage ou d'une entrée sous les ordres. Ban de vendanges
= autorisation des cueillettes. Pouvoir de ban.
- 2.) On appelle ban de four et de moulin, un droit en vertu
duquel le seigneur d'un fief peut obliger ses vassaux à venir cuire au four
banal, à moudre à son moulin.
- 3.) Mandement par lequel un seigneur convoque ses vassaux,
généralement pour mener une guerre. Convoquer le ban et l'arrière-ban
= ban est la partie la plus valide de la population (ou les vassaux
directs), et arrière-ban la réserve composée des citoyens plus âgés, et
qui ne doivent prendre les armes que dans les moments de grand péril (ou
les arrière-vassaux).
- 4.) Exil imposé par proclamation, équivaut au bannissement. Mettre
une ville, un prince au ban de l'Empire = dans la Constitution de
l'Empire germanique, les déchoir de leurs privilèges.
- 5.) Amende, peine pécuniaire.
Banalité
- nom féminin, de ban. Obligation pour les gens d'une seigneurie de
se servir des équipements du fief (moulin banal, four banal) contre
redevance.
Bande
- nom féminin.
- 1.) En héraldique, pièce honorable de l'écu, posée
diagonalement de l'angle dextre du chef à l'angle senestre de la pointe.
Elle symbolise le baudrier du cavalier. Elle est plus large que la barre et
occupe un emplacement précis sur le blason (voir VI Héraldique)
- 2.) du francique binda (lien). Parties de métal qui
maintiennent les arçons et forment le côté de la selle.
- 3.) du germanique bandwa (étendard). Groupe d'hommes qui
combattent ensemble. Troupe d'animaux (perdreaux...).
Bandé,
Bandée
- adjectif, de bande. En héraldique, se dit d'un blason couvert de
bandes (voir VI Héraldique)
Banneret
- nom masculin et adjectif, de bannière.
- 1.) Chevalier qui a le droit d'arborer une bannière au combat, de
regrouper ses vassaux en une unité et de les diriger. Le banneret doit
disposer des troupes nécessaires pour lever sa bannière au combat et la
défendre, c'est à dire (selon les sources) entre dix et vingt-quatre
gentilshommes montés, chacun accompagné d'un sergent et d'un écuyer. Le
banneret reste d'un rang inférieur aux nobles (duc, comte, baron, prélat)
mais il dispose néanmoins d'une situation économique ou sociale souvent
supérieure à la leur, sa qualité de banneret lui venant de sa capacité
financière à entretenir des troupes. Un titre de noblesse devient alors un
honneur qu'il peut briguer. Il existe aussi des écuyers bannerets,
qui tout en ayant le fief et le nombre requis de vassaux, ne sont pas encore
adoubés chevaliers.
- 2.) En héraldique, on appelle vol banneret le vol placé au dessus
du cimier et coupé sur le dessus en carré, comme une bannière (voir VI
Héraldique)
Bannière,
Bannières
- nom féminin, de ban.
- 1.) singulier. Enseigne ou drapeau autour duquel se regroupent les
vassaux rassemblés par le ban. La bannière est obtenue en coupant les
pointes (ou cornettes) de l'étendard du chevalier simple, la rendant ainsi
carrée. La première bannière connue est l'oriflamme de saint
Martin de Tours, qui fut le premier étendard des Français, après la
conversion de Clovis.
- 2.) singulier. En héraldique, les armes en bannière, c'est à
dire en carré et arborant la qualité du banneret, sont plus honorables que
les armes en écusson, c'est à dire en pointe.
- 3.) pluriel. Recueil ou registre pour l'enregistrement de toutes
les ordonnances et lettres patentes adressées au Châtelet, et pour tous
les autres actes dont la mémoire doit être conservée. Les Bannières sont
les registres des publications, et sont séparées des registres des
audiences. Ils furent commencés en 1461 par Robert d'Estouteville, Prévôt
de Paris.
Banquelet
- nom masculin. Élément métallique de forme rectangulaire que l'on rive
par ses extrémités pour la décoration d'une ceinture.
Baptême
- nom masculin. Sacrement chrétien, le premier des sept sacrements de l'Église catholique, qui donne l'accès aux autres sacrements. Il se
confère par immersion totale ou par simple ablution sur le front.
Barbacane
- nom féminin, de l'arabe barbakh (tuyau) et khanêh
(écoulement).
- 1.) Ouverture haute et étroite dans les murs de soutènement qui
permet l'aération ainsi que la circulation de l'eau. On l'utilise
particulièrement pour les ouvrages soumis aux inondations ou pour les
terrasses.
- 2.) Ouvrage de fortification avancé qui protège une porte ou un
pont. (voir V Habitations - Fortifications)
Barbarin
- nom masculin, de barbarinus. Monnaie que les vicomtes de Limoges
font battre au XIIIe siècle. Vraisemblablement d'origine arabe
durant leur domination de l'Espagne, elle est introduite en France sous les
Carolingiens et les marchands l'acceptent, ce qui entérine son usage. Cette monnaie est citée en
1211 dans la Chronique de saint Martial de Limoges et en 1263 dans
celle de saint Etienne de Limoges.
Barbet
- nom masculin, de barbe. Chien d'eau, du style griffon à poils
longs et frisés, généralement dressé pour la chasse au canard. Il mesure
environ 55 à 60 centimètres au garrot.
Barbute
- nom féminin, de barbe.
- 1.) Capuchon religieux, laïque et militaire, sorte d'aumusse du
XIVe siècle qui habillait la tête et ne découvrait que le
visage.
- 2.) Casque léger et sans visière, laissant le visage à
découvert.
- 3.) Masque fait d'une étoffe terminée en pointe, percée de deux
trous pour les yeux et qui couvre le visage. Au Moyen Age, les lépreux
étaient tenus de porter une barbute.
Barde
- nom masculin, du latin bardus. Poète celte qui
célèbre les héros en musique. En Gaule et en Irlande, les bardes forment
de véritables confréries.
Bardé, Bardée
- 1.) nom féminin, de barda (bât, charge). Armure faite de
lames métalliques et que l'on utilise pour protéger le poitrail et les
flancs des chevaux de guerre.
- 2.) adjectif. En héraldique, se dit d'un cheval caparaçonné (voir VI Héraldique).
Baron,
Baronnie
- nom masculin, du francique baro (homme libre).
- 1.) Grand seigneur du royaume.
- 2.) Possesseur d'un fief avec un titre de baronnie. Immédiatement
inférieur au marquis, il se place au dessus du chevalier.
Barre
- nom féminin, du latin médiéval barra (barrière).
- 1.) En héraldique, pièce honorable de l'écu, posée
diagonalement de l'angle senestre du chef à l'angle dextre de la pointe de
l'écu. La barre est plus étroite que la bande et peut être placée à
n'importe quel endroit de l'écu (voir VI Héraldique).
- 2.) En fauconnerie, les bandes noires qui traversent la queue des
éperviers.
- 3.) En vénerie, on appelle armes de barre les défenses du
sanglier.
Barré,
os barré, frère barré
- adjectif, de barre.
- 1.) En héraldique, se dit d'une pièce ou d'un écu qui présente
une barre. La barre est rarement utilisée comme pièce, mais elle sert
souvent de brisure aux enfants naturels et leurs descendants (voir VI
Héraldique)
- 2.) En médecine médiévale, on nomme os barré l'os (!)
qui s'ouvre lors de l'accouchement. Le nom moderne est la symphyse pubienne,
qui rend certains accouchements plus laborieux et donne au toucher
l'impression de la présence d'une barre.
- 3.) Ancien nom des Carmes, que l'on
appelle Frères Barrés, parce qu'ils portent un habit barré,
bigarré de blanc et de noir. Le choix de ces couleurs obéit
évidemment à une décision historique. Après s'être rendus maîtres de
la Terre Sainte, les Sarrasins défendent à tous ceux de l'ordre des Carmes
de porter des capuches blanches, ou tout autre habit blanc, car le blanc
représente pour eux une marque de distinction et de noblesse. Les Carmes
sont contraints de suivre la coutume des Orientaux et ils adoptent des
manteaux bariolés. Vers 1285, de retour en Occident avec ces vêtements, on
les appelle les Frères Barrés, nom qui va rester à une rue du
quartier saint Paul à Paris, où ils prennent leur première maison, jusqu'à leur
implantation place Maubert, sous le règne de Philippe le Bel. Par la suite,
les religieux reprennent leurs premiers habits blancs. Il y a eu parfois des
gens d'église qui portaient encore des habits bigarrés, mais le concile de
Vienne a défendu aux ecclésiastiques de tels coloris.
Bassinet
- nom masculin, de bassin.
- 1.) Partie creuse de la platine d'une arme à feu, dans laquelle on
place l'amorce.
- 2.) Armure de tête. A l'origine, c'est une calotte de fer que l'on porte sous le
casque. Puis vient le grand bassinet à partir du XIVe siècle,
de forme ovoïde. Après l'ajout de pièces de métal protégeant le cou et
les joues, il remplace progressivement le grand heaume du XIIIe
siècle. A partir de la seconde moitié du XIVe, on lui adjoint
une visière mobile.
- 3.) A méditer : l'expression cracher au bassinet (donner de
l'argent à contrecoeur) admet comme synonyme moderne : casquer...
Bastage
ou Bâtage
- nom masculin, de bât. Droit de péage que certains seigneurs
prélèvent pour les chevaux de bât, chargés ou non, en plus du droit de
passage.
Bastille
- nom féminin, de bastide.
- 1.) Château fort construit à Paris par Charles V à partir de
1369 et terminé sous Charles VI en 1383. Plutôt utilisée comme prison
d'état, la Bastille semble être le seul monument ayant gardé ce nom.
Symbole de la Révolution française, elle
est prise d'assaut le 14 juillet 1789 et démantelée la même année.
- 2.) Ouvrage temporaire construit par des assiégés pour défendre
leurs fortifications ou placé autour d'une place forte par l'assaillant
lors d'un siège. Ne possédant pas assez de troupes pour encercler
efficacement la ville, cette tactique est adoptée par les Anglais en 1428
lors du siège d'Orléans.
Bastillé,
Bastillée
- adjectif, de bastille. En héraldique, pièce garnie de créneaux
dirigés vers la pointe de l'écu, par opposition à crénelé (voir VI
Héraldique)
Bastillon
- nom masculin, de bastille. Tour destinée à l'artillerie, en
saillie sur la courtine et qui dispose d'embrasures pour le tir des armes à
feu.
Bastion
- nom masculin, de bastille. Ouvrage avancé de fortification faisant
saillie de l'enceinte. Souvent en forme de pentagramme, un côté est soudé
à la courtine (la gorge), deux sont tournés vers le rempart (les flancs)
et les deux derniers orientés vers l'extérieur (les faces). D'abord
appelés boulevards, ils sont principalement utilisés à partir de
1500-1520, c'est à dire en dehors de notre période de référence. Ils répondent aux
nouvelles exigences des fortifications après l'avènement de l'arme à feu,
qui veut que chaque partie de l'enceinte doit être défendue à partir
d'une autre. Vauban sera un virtuose de son implantation.
Battue
- nom féminin, de battre. Terme de chasse. Rassemblement de gens qui
battent les bois et les taillis en faisant du bruit pour en faire sortir les
animaux.
Baudequin
- nom masculin, de baldaquin. Petite monnaie française au début
du XIVe siècle, d'une valeur de six deniers. Un titre de
la Cour des Comptes indique que les monnayeurs demandèrent sa suppression
en 1308. Son nom vient de ce que le roi y était représenté sur un trône,
sous un baldaquin.
Bauge
- nom féminin. Gîte bourbeux et fangeux de certains animaux,
particulièrement du sanglier. Synonyme : souille.
Bavière
- nom féminin, de baver. Pièce d'armure de fer destinée à
protéger le cou et le menton de l'homme d'armes, car les heaumes du XIIe
et du XIIIe siècles ne suffisent plus. Sous le règne de Charles
VII au début du XVe siècle, la mentonnière est élevée
jusqu'au dessus des narines, avec une projection vers l'avant suffisante et
des ouvertures pour faciliter la respiration. Avec une protection de tête
du type de la salade, la bavière est fixée à la partie supérieure de la
cuirasse. Quand il s'agit de l'armet, la bavière fait partie du casque et
est mobile autour des mêmes pivots que le mézail (voir II Armement -
Armures)
Bec
de corbin
- nom masculin, de bec de corbeau. Arme contondante comparable à une
masse, qui comporte un ergot en forme de bec capable de percer une cuirasse.
On peut ajouter une pointe métallique à l'extrémité du manche (voir
II Armement - Armes de main)
Beffroi
- nom masculin. Tour d'attaque mobile. Les assiégeants lui donnent une
hauteur supérieure aux murailles qu'ils souhaitent attaquer, afin de
dominer les défenseurs et les prendre sous leurs tirs. Elle peut être
montée sur roues, ou construite sur une barge et est poussée par
l'assaillant contre l'enceinte d'un château. Souvent dotée de plusieurs
étages, elle renferme des troupes qui vont tenter de déborder la garnison.
Dès lors que l'artillerie suffit à créer des brèches dans les murailles,
le beffroi disparaît (voir II Armement - Siège)
Béjaune
- nom masculin, de bec et jaune. En fauconnerie, jeune oiseau
inexpérimenté. Il porte une membrane jaune sur le bec avant d'avoir toutes
ses plumes et de pouvoir voler, d'où son nom.
Bénédiction
- nom féminin, du latin ecclésiastique benedictio.
- 1.) Grâces et faveurs accordées par Dieu.
- 2.) Action du prêtre qui bénit l'assemblée des fidèles, un
bâtiment, une cloche... par un signe de croix et des prières.
Berme
- nom féminin, de l'allemand Brame (lisière). Espace étroit
laissé entre
le fossé et le pied du rempart pour recevoir les débris de la muraille et
éviter de combler le fossé. On a coutume de palissader la berme ou la
protéger par une haie vive, ce qui rend une tentative d'escalade plus
difficile. On lui donne également le nom de relais, retraite,
lisière ou pas de souris.
Besant
- nom masculin, du latin byzantium.
- 1.) Monnaie byzantine d'argent ou d'or répandue au temps des
croisades. On trouve des références à cette monnaie dans la Chanson de
Roland ou Lancelot du Lac, la rançon exigée pour la libération
de Saint Louis est de deux cents mille besants. Son poids et sa valeur ont
varié selon les lieux et les époques. Le besant d'or a été fabriqué
sous les rois des première et deuxième races, il disparaît sous Charles
VI.
- 2.) En héraldique, cercle d'or ou d'argent qui représente une
pièce de monnaie sans aucun marquage. Il symbolise le voyage effectué en
Orient ou en Terre Sainte. Ne pas confondre avec le tourteau qui est de
couleur (voir VI Héraldique)
Bête
- nom féminin.
- 1.) En vénerie, nom du gros gibier que l'on chasse à cor et à
cri. Les bêtes fauves regroupent les daims, les cerfs, les
chevreuils ainsi que les biches et les faons. Les sangliers, laies et
marcassins sont les bêtes noires. Renards, blaireaux, fouines et
putois forment le groupe des bêtes puantes, tandis que les loups et
les renards, et de nouveau les blaireaux, fouines et putois sont appelés bêtes
rousses ou carnassières.
- 2.) Nom donné par les protestants à Rome, à l'Église romaine,
qu'ils comparent à la bête de l'Apocalypse. Dans toutes les
interprétations des protestants, les Vaudois, les Albigeois, les
hérésiarques Wiclef et Jan Hus se considèrent comme de fidèles témoins
de la vérité, persécutés par la bête.
Bienheureux
- adjectif du vocabulaire religieux, de bien et heureux.
Personne à qui l'Église catholique reconnaît la perfection chrétienne en
autorisant qu'on lui rende un culte local et le déclare être du nombre de
ceux qui jouissent de la gloire éternelle. La béatification est la
reconnaissance officielle de ce statut. Dans la hiérarchie, le bienheureux se
situe au dessus du vénérable, mais après le saint. La béatification est
l'acte solennel qui précède ordinairement la canonisation.
Bien
Public, ligue du Bien Public
- 1465, ligue de grands du royaume constituée contre Louis XI.
- La politique de Louis XI atteint les privilèges des nobles, soumet
l'Eglise à la fiscalité, augmente les impôts du peuple et des bourgeois.
Les grands seigneurs du royaume réclament la convocation des états
généraux, l'allègement des impôts et la suppression des aides. Le duc de
Berry, frère du roi, mène la conjuration, suivi de Dunois, Chabannes, des
ducs d'Alençon, de Bourbon, de Lorraine et de Bretagne, ainsi que du
puissant comte de Charolais et duc de Bourgogne, le futur Charles le
Téméraire. Le peuple ne suit pas, ni la petite et moyenne noblesse, ni la
bourgeoisie, le bas et moyen clergé non plus. Louis XI s'allie au duc de
Milan et aux Liégeois. Après plusieurs batailles très indécises, les
traités de Conflans et de Saint Maur sont signés. Louis XI semble avoir
beaucoup perdu, mais les traités ne servent qu'à disperser les conjurés.
La Ligue du Bien Public est dissoute. Louis XI profite alors de l'isolement
de chacun pour reprendre petit à petit ce qu'il a concédé.
Billette
- nom féminin, du bas latin bilietum (bille).
- 1.) En héraldique, pièce de la forme d'un losange. On trouve
également des billettes couchées ou renversées. L'écu est dit billeté (voir
VI Héraldique)
- 2.) Morceau d'étoffe en losange,
d'or, d'argent ou de couleur, que l'on coud sur les habits à intervalles
réguliers pour leur servir d'ornement.
- 3.) En architecture, ornement composé de petits tronçons de tore
espacés. Les billettes sont très employées dans le style roman.
- 4.) Petit billot de bois que le seigneur péager est tenu de
suspendre à une potence en signe de son droit et pour avertir le passant
qu'il doit s'arrêter pour payer le péage.
Billon,
monnaie de billon
- nom masculin, de bille.
- 1.) Dans le vocabulaire des monnaies, pièce de cuivre mêlée ou
non d'argent, comme le sou par exemple. On appelle aussi monnaie de billon
les pièces de faible valeur ou défectueuses.
- 2.) Alliage ou mélange de métaux dont la composition (teneur en
cuivre) ne permet plus la fabrication des pièces selon les ordonnances
relatives au titre des monnaies. Une pièce d'or doit titrer vingt-deux
carats, une d'argent onze deniers. Un billon d'or ne titre que vingt-et-un
carats ou moins. Il existe deux billons d'argent : le Haut Billon
contient entre cinq et dix deniers de fin, le Bas Billon contient
moins de cinq deniers, tels les douzains.
Blanc
- nom masculin. Nom d'une monnaie de billon créée sous Philippe VI de
Valois, communément appelée à l'époque gros tournois, puisqu'elle
le remplaçait. Sa valeur de base est de dix deniers tournois et on la nomme
souvent grand blanc ou gros denier blanc. Il existe aussi une
variante valant seulement cinq deniers baptisée petit blanc. En 1358
(règne de Jean II le Bon), on fabrique de gros deniers blancs à la
couronne. Pendant la guerre de Cent Ans, il existe des blancs à la
couronne d'une valeur de douze deniers, à cause des différences de
change. Sous le règne de Charles VI, on fabrique des blancs et des demi-blancs
à l'écu, puis des grands blancs au soleil sous Louis XI. Sous
Charles VIII, on frappe des sous d'une valeur de treize deniers, le treizain
ou Carolus Francicus. Avec Louis XII, il devient le Ludovicus.
Enfin, on connaît l'existence des Nesles, qui auraient été frappés dans
la tour de Nesle à Paris, autrement appelés sous ou livres
blancs.
Blason
- nom masculin, vraisemblablement de l'allemand blasen (sonner du
cor).
- 1.) Petite pièce en vers contenant l'éloge ou le blâme du sujet
qui peut être une personne ou un objet. Cette composition laisse le champ
ouvert à la malice des poètes. Surtout en vogue aux XVe et XVIe
siècles, le blason change de nom par la suite mais ne disparaît pas. On en
connaît un grand nombre, généralement très licencieux. Clément Marot
(1496-1544) a écrit Le blason du beau et du laid tétin. Jean de la
Taille (1540-1608) a écrit le Blason de la Rose.
- 2.) Ensemble des pièces qui constituent un écu héraldique. Il
ne faut pas confondre les armes et le blason. Les armes représentent des
devises ou des figures dont l'écusson est chargé, alors que le blason est
la description que l'on en fait verbalement (voir VI Héraldique)
Bliaud
ou Bliaut
- Nom masculin. Tunique aux manches étroites, portée au Moyen Age par les
hommes et les femmes. On le porte par dessus le chainse et serré à la
taille par une ceinture. Certains personnages de la Tapisserie de la Reine
Mathilde sont vêtus d'un bliaud. On trouve encore son dérivé blaude
(nom féminin) dans l'est et en Provence pour désigner une blouse.
Blocage
- nom masculin. Un mur de fortification n'est pas construit en un seul bloc
homogène. Deux murs parallèles sont montés, les parements, et l'on
remplit l'intervalle avec un mélange grossier de cailloux et de mortier, le
blocage.
Bogomile
- nom masculin et adjectif, du bulgare Bog (Dieu) et milui
(ayez pitié), signifie celui qui implore la miséricorde de Dieu.
Membre d'une secte hérétique qui existe entre le Xe et le XIIIe siècle.
Leur doctrine se rapproche des manichéens. Ils nient le mystère de la
Sainte Trinité et la résurrection, soutiennent que Dieu a une forme
humaine, que le monde a été créé par les mauvais anges et que l'archange
saint Michel s'est incarné. Ils rejettent les livres de Moïse,
considèrent le culte des images comme une idolâtrie, la messe comme un
sacrifice de démons et la Croix comme l'instrument de la mort du Sauveur.
Leur chef Basile est brûlé vif sur ordre de l'empereur byzantin Alexis
Comnene.
Bombarde
- nom féminin, probablement de l'allemand bomberden, pluriel de bomber
(baliste). Au Moyen Âge, machine de guerre qui sert à lancer des
boulets ou de grosses pierres, selon la technique des mortiers actuels.
Après l'adoption de la poudre à canon, on donne ce nom à quelques-unes
des premières pièces d'artillerie.
Bonnet
pointu
- nom masculin. Coiffure féminine en forme de cône allongé incliné vers
l'arrière, à laquelle on suspend un voile.
Bonnette
- nom féminin, de bonnet. Ouvrage de fortification avancé au-delà
du fossé, et dont les deux faces forment un angle saillant. On l'appelle
aussi flèche.
Bonté
- voir Titre.
Bordure
- nom féminin. En héraldique, pièce honorable d'une couleur différente
de l'émail, qui occupe le pourtour intérieur de l'écu. D'une largeur
d'environ un sixième, elle permet de distinguer les différentes branches
des enfants puînés (voir VI Héraldique)
Bouclier
- nom masculin, du latin bucularium (boucle). Arme défensive portée
au bras gauche, qui protège une partie du corps contre les coups adverses.
Il est construit sur la base d'une plaque en bois. Il peut être couvert de
plusieurs épaisseurs de peaux, renforcé de boucles ou de bosses
métalliques, voire garni de pointes extérieures. Il est équipé de
lanières sur l'intérieur pour le maintien. Sa fonction principale est de
détourner le coup plutôt que de bloquer l'arme de l'adversaire (voir II
Armement - Armures)
Bourgeois
- nom masculin, de bourg.
- 1.) Dans un bourg ou une cité, citoyen qui jouit de certains
privilèges ou occupe un certain statut social. Le bourgeois n'appartient
pas au clergé, n'est pas noble, il possède des biens et n'exerce aucune
activité manuelle.
- 2.) Monnaie de billon créée sous le règne de Philippe le Bel. On
distingue les bourgeois simples qui correspondent aux deniers
parisis des bourgeois doubles qui correspondent aux doubles
parisis. On connaît également les petits bourgeois, les forts
bourgeois et les doubles forts bourgeois.
Bourgeois
de Calais
- Le roi de France abandonne Calais à Édouard III d'Angleterre le 2 août
1347. Des pourparlers sont entamés pour négocier la reddition de la ville,
pourparlers que le roi d'Angleterre accepte à condition que six bourgeois
de Calais viennent nu-pieds, en chemise et la corde au cou, lui offrir
les clefs de la ville et attendre qu'il décide de leur sort. Les six hommes
s'appellent Eustache de Saint Pierre, Jean d'Aire, André d'Ardres, Jean de
Fiennes et les frères Jacques et Pierre de Wissant. Édouard III songe à
les faire mettre à mort, mais sa femme Philippine de Hainaut réclame leur
grâce et l'obtient. La ville est alors épargnée. Les six Bourgeois sont
envoyés en Angleterre, puis libérés contre rançon. Auguste Rodin a
sculpté en 1889 la statue des Bourgeois de Calais qui se dresse
depuis 1895 sur la place du Soldat-Inconnu.
Bourguignons,
faction des Bourguignons
- Durant la guerre de Cent Ans, sous le règne de Charles VI et de Charles
VII, faction alliée aux Anglais qui s'oppose au parti des Armagnacs dans
une guerre civile. Son chef, Jean sans Peur, duc de Bourgogne, profite de la
folie de Charles VI et veut exercer le pouvoir en France en 1407. Il laisse
les Anglais écraser l'armée française composée principalement
d'Armagnacs à Azincourt en 1415. Le traité d'Arras en 1435 met fin à la
guerre civile. Les Bourguignons prennent pour symbole un chaperon vert.
Bourrer
- verbe intransitif, du latin burra (poil, fourrure). Dans le
vocabulaire de la chasse, en parlant d'un chien : courir après un gibier
(lièvre) au lieu de rester à l'arrêt et lui arracher du poil.
Bourse
- nom féminin, du bas latin bursa (cuir). Dans le vocabulaire de la
chasse, poche ou filet que l'on place devant les sorties d'un terrier pour
prendre le lapin qu'on chasse au furet.
Bouteroue
- nom féminin (Académie Française, Bescherelle...) ou masculin (Journal
Officiel de Genève...) selon les sources, de bouter et roue.
Terme d'architecture qui désigne plus précisément les saillants de pierre
placées aux angles des maisons ou des garde-fous sur les ponts, pour
éviter que les essieux des voitures ne les détériorent. Le terme de borne
est impropre, étant donné qu'elles ne servent pas à délimiter une
propriété.
Braconner
- verbe intransitif, du haut allemand bracco (chien de chasse).
Chasser ou pêcher sans autorisation, à une période ou en un lieu
interdits ou à l'aide d'engins prohibés.
Braconnière
- nom féminin, du latin bracae. Pièce d'armure de plates
constituée de lames métalliques qui protègent le ventre et le haut des
cuisses jusqu'aux genoux. L'ensemble est fabriqué sur une toile
légèrement matelassée et garnie de mailles sous le plastron, aux
emplacements des rotules et au creux des genoux. La braconnière est
également appelée jupe de plates.
Braie,
Braies, Fausse-Braie
- 1.) nom féminin pluriel, du latin bracae. Pantalon ample
porté depuis les Gaulois et les Germains.
- 2.) nom féminin. Enceinte installée sur la contrescarpe, qui
entoure tout ou une partie de l'enceinte principale du château, aménagée
au niveau de l'escarpe afin de surélever celle-ci et de protéger la base
des murailles principales contre les projectiles et contre la pose directe
d'échelles par l'assaillant (voir V Habitations - Fortifications)
Brame
ou Bramement
- nom masculin, du gothique bram (grand cri). Cri du daim ou du cerf
en rut. En dehors de cette période, le cerf rée (verbe réer ou raire).
Braque
- nom masculin, du haut allemand bracco (chien de chasse). Chien de
chasse à poil ras et à oreilles pendantes; très bon chien d'arrêt,
réputé pour la qualité de son odorat. Parmi les variétés, on compte le
chien courant et le basset.
Brassard
- nom masculin, du latin braccio (bras), dérivé de brassal.
Pièce d'armure qui recouvre le bras, articulée afin de libérer le
mouvement du coude. Le Gendre cite les brassards vers l'an 1300 en
complément des cuissards, jambières et gantelets.
Bretèche
ou Bretêche ou Bretesse
- nom féminin, du latin médiéval brittisca.
- 1.) Ouvrage de fortification muni de créneaux et en avancée sur
une façade (voir V Habitations - Fortifications)
- 2.) Balcon en bois placé sur la façade de certains édifices
(hôtels de ville...) à partir du XVe siècle.
- 3.) Terme de blason. Rangée de créneaux sur une fasce, une bande
ou un pal, ou sur les côtés de l'écu (voir VI Héraldique)
Brigandine
- nom féminin, de brigand (au sens de soldat à pied). Armure de
corps faite de lames de métal jointes et clouées ou rivées les unes sur
les autres. Les plates sont fixées sur la base d'un pourpoint et souvent
recouvertes d'un autre vêtement. La brigandine protège généralement le
torse, souvent les bras. Plus souple et moins coûteuse qu'un haubert ou un
plastron, elle est utilisée par les fantassins, archers et arbalétriers du
XIVe jusqu'au XVIe siècle. Son nom lui vient des
brigands, les soldats soudoyés par la ville de Paris dès 1356 pendant la
captivité du roi Jean II en Angleterre. Equipés en hommes de pied avec ces
armures, ils commirent de nombreux vols et pillages. On a alors baptisé
brigands tous les voleurs de grand chemin. On connaît des représentations
de la brigandine dès 1375 et elle est citée dans le détail de
l'équipement des francs-archers créés sous Charles VII (règne de 1422 à
1461).
Brisées
- nom féminin pluriel, de briser. Dans le vocabulaire de la chasse,
branches que le veneur rompt (sans les détacher de l'arbre) pour marquer la
voie de la bête.
Brisure
- nom féminin, de briser. En héraldique, modification apportée à
un écu pour distinguer la branche cadette de la branche aînée ou la
branche bâtarde de la branche légitime. On ajoute généralement quelques
pièces pour la distinguer des armes pleines d'un aîné. Le lambel, le
bâton, le cotice, la bordure et les pièces dont on les charge sont des
signes classiques de brisure. La brisure est héréditaire et ne cesse que
lorsque la succession rend le droit de porter des armes pleines. A titre
d'exemple, les familles d'Anjou, d'Orléans ou de Bourbon ont porté la
brisure jusqu'à ce que leur rang de succession leur permette d'accéder aux
pleines armes et à la couronne.
Brocard
ou Broquart
- nom masculin, de broque (dague). Cerf ou chevreuil mâle, âgé
d'un an à un an et demi, dont les bois ne sont pas encore ramifiés.
Broches
- nom féminin pluriel, de broque (dague).
- 1.) Premiers bois du chevreuil, cités dans la Chasse de Gaston
Phébus.
- 2.) Défenses du sanglier = dagues.
Broigne
- nom féminin, du slave brogne. Cuirasse portée entre deux
tuniques, qui constitue l'équipement des Francs au IXe siècle.
Au XIe siècle, la broigne est formée de plaquettes carrées,
triangulaires, rondes ou imbriquées, cousues sur une tunique qu'on passe
par-dessus les autres vêtements. Les pièces ne sont pas rivées entre
elles, mais simplement fixées sur le vêtement de dessous. A l'époque de
Philippe-Auguste, la broigne est un synonyme du haubert pour tout habit
chevaleresque décrit par les poètes. Elle est pourtant abandonnée au
milieu du XVe siècle au profit des armures à base de plaques de fer.
Brosser
- verbe intransitif. En vénerie, s'échapper en traversant taillis et
broussailles.
Bullaire
- nom masculin, du latin médiéval bullarium (bulle). Recueil des
bulles, parchemins scellés de plomb, émises par les papes.
Burèle
ou Burelle
- nom féminin, de l'ancien français burel (rayé). En héraldique,
série de huit (ou dix selon les sources) bandes au minimum, en nombre pair,
horizontales et de deux couleurs alternées. Si la série est impaire, le
nom approprié est trangles et non plus burèles (voir VI
Héraldique)
Burgondes
- Les Burgondes sont un peuple
germanique qui participe aux migrations et invasions
de la fin de l'Antiquité, période durant laquelle ils s'établissent
durablement en Gaule. Au terme de migrations en Germanie
et sur le plateau bavarois, les Burgondes établissent un royaume près de Worms
au début du Ve
siècle. Pris entre les Alamans
au sud et les Francs
au nord, ils restent en Rhénanie une trentaine d'années. Convertis au christianisme
orthodoxe (catholicisme), puis à l'arianisme,
ils rompent avec les Romains et se heurtent au général Aetius
qui les défait. Une partie d'entre eux traverse alors le Rhin pour se mettre
au service d'Attila. Les autres sont intégrés comme auxiliaires dans l'armée romaine
et reçoivent alors le droit de s'établir en Savoie. Vers 500,
les Burgondes ont étendu leur royaume vers l'Ouest et ce dernier est centré
sur le Lyonnais
et sur le Dauphiné. Le roi Gondebaud,
a su éliminer ses trois frères pour concentrer le pouvoir entre ses mains.
En plus de faire rédiger la Loi Gombette, il est aussi connu
comme l'oncle de Clotilde, l'épouse catholique de Clovis. En 534,
le royaume des Burgondes est finalement annexé par les Francs mérovingiens. Au
Moyen-Age,
la Bourgogne reprend dans son nom le souvenir de ce premier royaume.
Calice
- nom masculin, du latin calix. Objet liturgique. Coupe contenant le
vin du sacrifice eucharistique que le prêtre consacre en Sang du Christ
pendant la messe. Les calices des apôtres et de leurs premiers successeurs
étaient de bois. Selon les sources, c'est saint Zéphyrin (pontificat de
199 à 217) ou saint Urbain Ier (pontificat de 222 à 227) qui
ordonna qu'on se serve de calices d'or ou d'argent. Pour sa part, saint
Léon IV (pontificat de 847 à 855) a interdit les calices d'étain et de
verre.
Camail
- nom masculin, du latin caput (tête) et macula (maille).
- 1.) Protection de tête en mailles qui couvre également les
épaules et la poitrine. Le camail est connu depuis les Carolingiens, ainsi
que chez les Normands. Tout d'abord en cuir, il est ensuite renforcé de
plaques de fer ou d'anneaux, puis directement fabriqué en mailles
métalliques. Au cours des XIIe et XIIIe siècles, il
est porté avec le haubert. A partir du XIVe siècle, le
heaume ne se pose plus sur la coiffe de mailles car il est mis directement
sur la tête. Le camail se réduit alors à une bande qui enveloppe le cou,
lacée sur les bords du bassinet. Il disparaît peu à peu durant le XVe
siècle, progressivement remplacé par l'armure de plates.
- 2.) Habillement du clergé en hiver, couvrant la tête, les
épaules, et allant jusqu'à la ceinture, pour des occasions de cérémonie.
Le camail ecclésiastique n'apparaît qu'à partir du XVe
siècle.
- 3.) Terme de blason. Espèce de lambrequin servant à couvrir le
casque et l'écu des chevaliers.
Camérier
- nom masculin, du latin camera (chambre). Premier officier de la
chambre du pape ou d'un cardinal.
Canon
- nom masculin.
- 1.) de l'italien cannone (tube). Pièce d'artillerie servant
à lancer des boulets ou autres projectiles lourds (voir II Armement -
Siège)
- 2.) du grec kânon (règle). Collection des textes
juridiques de l'Eglise, également recueil des décisions solennelles des
conciles. Droit canon.
- 3.) du grec kânon (règle). Figure de chant qui fait se
répéter les strophes à l'infini, les phrases étant décalées les unes
par rapport aux autres.
- 4.) du grec kânon (règle). Ancienne mesure de capacité
pour le vin égale à un huitième de pinte, soit environ 12 cl. D'où
l'expression : boire un canon.
Canton
- nom masculin. En héraldique, une des neuf pièces honorables des
armoiries. C'est une partie carrée de l'écu, séparée des autres. Elle
n'a aucune proportion fixe, quoiqu'elle doive être plus petite que le
quartier. Elle représente souvent un neuvième de l'écu, et on l'emploie
comme une addition ou une différence, pour marque de bâtardise (voir VI
Héraldique)
Caparaçon
- nom masculin de l'espagnol capa (manteau). Armure et harnois dont
les chevaux étaient équipés dans les batailles.
Capitation
- nom féminin, du bas latin capitatio (par tête). Impôt, taxe
levée par individu. Les premières capitations sont imposées en France
sous le nom de fouages, et elles ne durent qu'un an. On les nomme tailles
sous Charles VII, dès lors qu'elles deviennent perpétuelles. En Dauphiné,
la capitation s'appelle capage. En Angleterre sous Charles II, chaque
homme à partir de quatorze ans et chaque femme à partir de douze ans doit
payer l'impôt selon son statut social. Un duc verse cent livres, un marquis
quatre-vingts livres, un baronet trente livres, un chevalier vingt livres,
un écuyer dix livres et toute personne roturière douze deniers.
Capitulaires
- nom masculin pluriel, du latin médiéval capitularis (chapitre).
Ordonnance d'un roi ou d'un empereur franc en matière civile ou
ecclésiastique, rédigée en chapitres. On connaît entre autres les Capitulaires
de Charlemagne, de Louis le Débonnaire, de Charles le Chauve...
Carat
- nom masculin, du grec keration (cosse du caroubier = petit poids).
Unité de mesure en orfèvrerie et monnaie.
- 1.) Carat de fin : indice de pureté de l'or, chaque 1/24e
d'or fin contenu dans une quantité de ce métal. L'or pur titre 24 carats,
l'or à 18 carats n'en contient que 18/24e, soit 75 %. Au Moyen
Age, l'or le plus pur que l'on puisse obtenir titre 23 carats 3/4, soit un
respectable 98,96 % de fin.
- 2.) Carat de prix ou carat de poids : partie qui
représente 1/24e de l'objet de référence.
- 3.) Unité de poids pour les pierres précieuses et les perles, qui
vaut 0,2 gramme. On peut encore diviser un carat en quatre grains, soit 0,05
gramme.
Carlin
- nom masculin, de l'italien carlino, diminutif de Carlo (Charles Ier
d'Anjou). Monnaie italienne qui a cours de la fin du XIIIe au XVe
siècle, lorsque Charles Ier d'Anjou, le frère de Saint Louis
est roi de Naples. Il existe des carlins d'or et d'argent.
Carole
- nom féminin. Danse en rond du Moyen Age.
Carolus
- nom masculin, du latin Carolus (Charles). Monnaie de billon
frappée sous Charles VIII, d'une valeur de dix deniers d'argent. Elle porte
une croix couronnée d'une fleur de lis à ses quatre branches et est
marquée de la lettre K pour le nom Karolus Francorum Rex. Bien que
décriée dès l'avènement de Louis XII, elle est utilisée comme monnaie
de compte jusqu'au XVIIIe siècle car il n'existe pas d'autre
monnaie pour désigner la valeur de dix deniers. En dehors du Moyen Age,
Henry III s'allie à la fin du XVIe siècle avec le roi Henri de
Navarre, futur Henri IV. Ils refusent pourtant de livrer bataille à
Charles, duc de Mayenne, parce qu'il est dit qu'il ne faut pas hasarder un
double Henry contre un Carolus. Charles Ier, roi de
Grande-Bretagne et d'Irlande à partir de1625, fait frapper un gros Carolus
en or, valant treize livres quinze sols.
Carquois
- nom masculin, du persan terkech. Fourreau cylindrique que l'on
porte à l'épaule et qui permet le transport des flèches et des viretons.
Ne pas confondre avec l'archais.
Carreau
- nom masculin, du latin populaire quadrelus (carré). Trait
d'arbalète dont le fer en losange possède quatre pans (voir II Armement
- Armes de jet)
Cartulaire
- nom masculin, du latin médiéval chartularium (recueil d'actes).
Recueil de chartes et autres documents officiels contenant la transcription
des titres de propriété et privilèges temporels d'un chapitre, d'une
église ou d'un monastère.
Casemate
- nom féminin.
- 1.) de l'italien casamata (maison basse). Emplacement
fortifié, situé dans le flanc d'une muraille et prévu pour accueillir une
ou plusieurs pièces d'artillerie, pour
défendre la courtine et le fossé. Elle n'est généralement pas reliée au reste du
château.
- 2.) du grec khasma (fossé, gouffre). Terme de chasse. Trou
dans lequel les blaireaux et les renards tiennent tête aux bassets.
Cathare
- voir Albigeois.
Catholicisme
- nom masculin, du grec katholikos (universel). Religion chrétienne
dans laquelle le pape exerce l'autorité en matière de dogme et de morale.
L'appellation vient de Théodose le Grand, qui nomma catholiques les églises
qui suivirent les préceptes du concile de Nicée, à l'exception des
autres, afin de remarquer leur caractère universel et leur présence parmi
toutes les nations.
Ceinture
- nom féminin, du latin cinctura (ceindre).
- 1.) Ruban, bande souple en tissu, en cuir, etc... dont on
s'entoure la taille pour ajuster un vêtement. Elle peut être décorée,
rehaussée de banquelets, de fils précieux ou de pierreries. Elle conserve
une grande importance au plan esthétique.
- 2.) La Ceinture de la Reine
est une taxe levée à Paris de trois ans en trois ans, destinée à
l'entretien de la maison de la Reine. Autrefois appelée taille du pain
et du vin (six deniers pour le pain, trois deniers pour le vin), elle a
d'abord augmenté, puis on l'a étendue à d'autres denrées, comme le
charbon. On retrouve son existence sur les Registres de la Chambre des
Comptes en l'an 1339.
Ceinturon
- nom masculin, du latin cinctura (ceindre). Large ceinture solide, plus adaptée à des usages
exigeants, comme la chasse ou le port d'armes. Sa principale qualité est sa
robustesse.
Célébrant
- nom masculin, du latin celebrare (célébrer). Prêtre ou prélat
qui dit la messe, qui officie.
Cendre
- nom féminin, du latin cinis, cineris (cendre).
- 1.) Symbole religieux associé à la
dissolution du corps (poussière). En 1091, le
Concile de Bénevent ordonne à tous les fidèles, clercs et laïcs, hommes
et femmes, de recevoir des cendres sur leur tête le
premier jour de Carême, qu'il appelle jour des Cendres. A partir du XIIIe
siècle, la liturgie catholique le remplace par une croix que le
prêtre trace sur le front des fidèles.
- 2.) Egalement symbole de pénitence. Faire pénitence avec le sac et la
cendre. Prendre le sac et la cendre était se revêtir aux yeux
de tous d'un habit de pénitence, une façon de se reconnaître grand pécheur
et de demander sa grâce et son pardon à l'Eglise et à Dieu. Prendre la cendre et le cilice signifie faire pénitence,
se mortifier. L'origine de cette locution remonte aux Hébreux, qui mettaient de la cendre sur
leurs têtes dans les désolations publiques.
Cène
- nom féminin, du latin cena (repas du soir).
- 1.) Terme religieux catholique, qui
désigne le repas que Jésus-Christ prit avec ses apôtres la
veille de la Passion et au cours duquel il institua l'Eucharistie. Le
cénacle est le nom de la pièce qu'ils occupaient.
- 2.) Chez
les protestants, cérémonie du jeudi saint et communion sous les deux
espèces.
- 3.) Après la Cène, Jésus lava les pieds de ses apôtres. On dit
que le pape, les rois, les princes, les prélats et autres dignitaires
religieux font la cène le jeudi saint, lorsqu'ils servent à manger à
treize pauvres, après leur avoir lavé
les pieds.
- 4.) Représentation artistique : les deux plus connues sont la
Cène de Léonard de Vinci (peinte entre 1495 et 1497) et une Cène
de Paul Véronèse (peinte en 1571, puis rebaptisée le Repas chez Levi
à cause de l'Inquisition).
Cens,
Censier
- nom masculin, du latin census (recensement). Impôt foncier que le
fermier paye au seigneur du fief. Le cens est imprescriptible, il n'est pas
rachetable non plus. Le seigneur (dit aussi le censier) peut imposer d'être
payé en nature (grain, volaille...) si le titre de fermage le précise. Il
en existe plusieurs déclinaisons : le gros cens, le menu cens.
Le surcens permet au seigneur de doubler, tripler et même plus la
valeur de l'impôt. La croix de cens représente un paiement en
monnaie car les pièces de l'époque portaient généralement une croix.
Censure
- nom féminin, du latin censor (celui qui blâme). Peine
ecclésiastique formulée après examen contre une opinion ou un
texte. Il existe trois niveaux de censure qui sont par ordre croissant
la suspense, l'interdit et l'excommunication. De tous temps, les rois de
France se sont prétendus exempts et affranchis des censures de Rome. Aucun
roi de la première race (les Mérovingiens) n'a été censuré. D'après le
Dictionnaire de Trévoux et l'Encyclopédie de Diderot, le premier
Carolingien en serait Lothaire II, excommunié en 863 par le pape saint Nicolas Ier
le Grand suite à la répudiation de sa femme légitime Theutberge. Et encore, le pape ne l'affronte pas seul, il se retranche derrière la
confirmation de l'assemblée des Evêques de France. Le pape Urbain II
conserve la même procédure contre Philippe Ier en 1094, après
la répudiation de Berthe de Hollande, puis l'enlèvement et le mariage avec
Bertrade de Montfort, déjà mariée à Foulques d'Anjou. A son tour,
Philippe Auguste est excommunié selon les mêmes formalités. Par la suite,
les rois de France ont inversé le rapport de force. Ainsi, lorsque le pape
Benoît XIII censure Charles VI et place le royaume en interdit, le
Parlement de Paris ordonne en 1408 que la bulle soit lacérée. Et lorsque
le pape Jules II excommuniera Louis XII, l'Assemblée générale de Tours censurera
la censure du pape.
Cercle
- nom masculin, du latin circulus. Nommé Kreis en allemand, division
administrative du saint empire romain germanique. Les cercles sont au nombre
de quatre en 1387 et de dix en 1512 (Autriche, Bavière, Souabe, Franconie,
Haute-Saxe, Basse-Saxe, Westphalie, Haut-Rhin, Bas-Rhin et Bourgogne). Cette
division est abrogée en 1806 par la Confédération du Rhin, puis reprise
sous le IIIe Reich comme subdivision territoriale du Gau.
Cérémonial
- du latin caerimonialis (cérémonie).
- 1.) adjectif. qui a rapport avec les cérémonies religieuses. Le
pluriel est cérémoniaux.
- 2.) nom masculin. Ensemble de formules, de règles de politesse et
de courtoisie. On peut alors parler de code, d'usage. En
termes politiques, il devient le protocole ou l'étiquette. Il
peut différer d'un pays à un autre, voire même d'une cour à une autre.
Le Littré le considère sans pluriel.
- 3.) nom masculin. Livre contenant les règles liturgiques des
cérémonies ecclésiastiques, on parle alors de rituel. Le pluriel
donne des cérémonials, et le Littré ne reconnaît pas cette
acception.
Cerf
- nom masculin, du latin cervus (cerf).
- 1.) Terme de chasse. Grand mammifère herbivore ruminant de la famille des
cervidés qui vit dans les forêts. Il fait partie des bêtes fauves.
Le mâle adulte porte des bois ramifiés, d'autant plus grands qu'il est
âgé et qui se renouvellent chaque année avant la période du rut. La
femelle s'appelle la biche. Le jeune mâle prend différents noms selon son
âge : faon jusqu'à un an, puis daguet la deuxième année,
enfin le nombre de ramifications de ses bois indiquera son âge. Un dix-cors
est un animal de sept à huit ans.
- 2.) En héraldique, le cerf est toujours de profil. Il est
représenté passant ou courant. Debout, on le nomme élancé,
couché sur ses jambes et le ventre à terre se nomme en repos.
Lorsque le bois est d'un émail différent, on le dit ramé. Si la
tête est séparée du corps, on la nomme rencontre et on peut en
trouver plusieurs sur un même écu. Enfin, un massacre est une
ramure entière, attachée sur une partie de l'os du crâne.
Cervelière
- nom féminin, de cervelle. Armure de tête ouverte, en maille ou en
métal, qui coiffe la
partie supérieure du crâne. Le Dictionnaire de Trévoux attribue son
invention à un certain Michel Scotus, domestique et astrologue, fort aimé
de Frédéric II (empereur de 1220 à 1250). La cervelière est portée sous le grand heaume vers
la fin du XIIIe et le début du XIVe siècles. Ensuite, ce casque
évolue vers la forme du bassinet. On continue à l'utiliser lors des
joutes.
Chainse
- nom masculin. Longue tunique en lin tombant jusqu'aux pieds, portée sous
les autres vêtements. Dans le Glossaire des Poës du Roi de Navarre,
on le trouve au féminin.
Chair
- nom féminin, du latin caro, carnis (chair).
- 1.) Partie musculaire, molle et comestible de certains animaux, gibiers,
poissons etc... qui est consommée.
- 2.) En fauconnerie, un animal bien à la chair est un oiseau
qui chasse avec ardeur, qui chasse bien.
- 3.) Dans le vocabulaire religieux, la nature humaine (opposée
à la nature divine), le corps (opposé à l'esprit, à l'âme).
Chaire
- nom féminin, du latin cathedra (siège à dossier).
- 1.) Siége élevé d'où l'on parle, enseigne ou commande. Plus
particulièrement, espèce de tribune à dais d'où le prêtre adresse la
parole aux assistants.
- 2.) Siège d'un pontife dans le choeur d'une église. Par extension, la
dignité pontificale, la chaire de saint Pierre.
- 3.) Tribune d'un professeur dans une école publique, une université.
Chaleur
- nom féminin, du latin calor. Terme de vénerie. Désir des
femelles de certains mammifères pour le mâle. Pour les scientifiques, la
période des chaleurs "se prend encore pour cette révolution naturelle
qui arrive dans l'animal, en conséquence de laquelle il est porté à
s'approcher par préférence d'un animal de la même espèce et d'un autre
sexe, et à s'occuper de la génération d'individus semblables à lui"
(extrait de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert).
Chalumeau
- nom masculin, du latin calamus (roseau).
- 1.) Terme religieux. Dans la liturgie catholique, tuyau en or dont
se sert le pape à la communion pour la distribution du sang du Christ.
- 2.) Pour les alchimistes, tube utilisé pour diriger la flamme
d'une lampe ou d'une chandelle au moyen d'un courant d'air sur l'objet que
l'on veut chauffer.
- 3.) Terme de chasse. Petite branche que l'on recouvre de glu pour
prendre les petits oiseaux.
- 4.) Instrument de musique, flûte champêtre et par extension, les
instruments à vent qui composent la musique champêtre.
Chamade
- nom féminin, du latin clamare (appeler). Signal de tambours et/ou de trompes que donnent les
assiégés pour avertir qu'ils souhaitent parlementer. Battre la chamade.
Chambellan
- nom masculin, du franc kamarling (chambre). Gentilhomme de la cour chargé
du service de la chambre du roi, de
la reine ou d'un prince. Il fait également office de maître d'hôtel comme
d'écuyer tranchant. Il jouit de nombreux privilèges en raison de sa
proximité du seigneur. Le titre peut prendre la connotation de
responsabilité des finances (le Grand Chambellan est le surintendant des
finances du pape, tandis que le Chambellan du Sacré Collège est le cardinal
qui administre les revenus du Sacré Collège) ou de la justice (le prévôt
de Paris porte le titre de Chambellan ordinaire du roi).
Champ,
champ de bataille, champ clos
- nom masculin, du latin campus (plaine).
- 1.) Terme militaire. Champ clos : espace dégagé et clôturé par
une enceinte ou une palissade, où se disputent les duels et les tournois. Champ
de bataille : théâtre d'un affrontement particulier entre deux forces
armées.
- 2.) En héraldique, le fond de l'écu, ensuite chargé des différentes
pièces qui forment les armoiries (voir VI Héraldique)
Champagne
- nom féminin, du latin populaire campania (campagne). En héraldique, pièce honorable qui occupe le tiers
inférieur de l'écu. Plutôt rare, elle est parfois confondue avec la plaine
(voir VI Héraldique)
Champart
- nom masculin, du latin campi pars (partie du champ). Impôt féodal
en nature que le seigneur peut lever sur la récolte de ses tenanciers. Il
peut ainsi prendre chaque dixième, douzième ou quinzième gerbe de la
récolte. C'est l'équivalent de la dîme ecclésiastique (un dixième du
revenu). On trouve aussi les appellations terrage ou agrier ou
agrière.
Champion
- nom masculin, du bas latin campium (champ de bataille). Volontaire,
vassal ou mercenaire qui combat en champ clos pour défendre une cause,
l'honneur ou les intérêts de son mandataire. Le recours à un champion est
obligatoire pour les dames et les ecclésiastiques, autorisé pour les
sexagénaires et les infirmes. Les puissants en
utilisent aussi pour ne pas s'exposer personnellement. La victoire du
champion prouve le
bien-fondé de la cause défendue. Si le mandataire est noble, le champion
porte une épée et un écu, mais seulement un bâton et un bouclier de bois
pour un roturier. La chanson de Roland cite l'usage des champions. En
1231, on prévoit de trancher le poing ou le pied d'un champion défait,
plus une amende, s'il n'est pas déjà mort au cours de l'affrontement. En
Angleterre, le champion du roi est un homme armé de toutes pièces, qui
entre à cheval dans la grande salle de Westminster et qui défie par la
bouche d'un héraut quiconque oserait contester le droit du roi à la
couronne.
Chanfrain
ou chanfrein
- nom masculin, du latin frenum (frein). Armure de fer ou d'acier qui
protège le devant de la tête du cheval. On commence à l'introduire dans
l'armement général du cheval au temps de Philippe le Bel, à la fin du
XIIIe siècle et il est cité dans la Chronique du clerc
Cuvelier vers 1380. Il se fixe directement sur le harnais et devient un
support d'ornement très chargé à partir du XVe siècle. Ainsi,
le comte de St Pol, accompagnant le roi à Rouen en 1449, "avoit un
chanfrain à son cheval prisé trente mille écus" et le comte de Foix,
à son entrée dans Bayonne en 1451, "avoit au cheval qu'il montoit un
chanfrain d'acier garni d'or et de pierres précieuses prisées quinze mille
écus" (cité de l'Histoire de Charles VII). Une dernière
description du XVe siècle : "Un chanfrain de cheval sur
velours noir, de fil d'or de brodure (broderie), garni de huit grans tables
de balays (sorte de rubis) et d'un gros cabochon de balay et cent et douze
perles branlans", sans oublier les plumets "sur leurs testes
chacun un très bel chanffrin d'acier bien garni de très belles plumes d'ostrusse
(d'autruche)". Durant un tournoi, on utilise un chanfrein dont les
ouvertures sont aveuglées afin que le cheval ne dévie pas de sa
trajectoire lors de la charge.
Change
- nom masculin, de l'italien cambio (changer).
- 1.) Terme financier. Conversion d'une
monnaie contre une autre monnaie, une valeur monétaire contre une valeur
équivalente.
- 2.) Terme de vénerie. Donner le change signifie qu'une bête
parvient à ce que son prédateur (meute, chasseur...) se lance sur la trace
d'un autre animal. Garder le change signifie au contraire que les
chiens ne se laissent pas distraire par d'autres pistes et poursuivent la
même proie.
Chanson
de geste
- voir Geste.
Chant
royal
- nom masculin. Poème allégorique imaginé sous le règne de Charles V. Il
se compose de cinq stances et un envoi, tous terminés par un refrain
identique.
Chape
- nom féminin, dus bas latin cappa (capuchon).
- 1.) Long manteau ecclésiastique sans manche, agrafé par devant,
porté à l'occasion de certaines cérémonies.
- 2.) En héraldique, pièce honorable qui divise l'écu par deux
diagonales partant du milieu du chef et rejoignant les angles de la pointe.
La chape comprend les deux angles supérieurs de l'écu (voir VI
Héraldique)
Chapel
de fer
- nom masculin, du latin capellus (chapeau). Connu bien avant l'ère
chrétienne, casque en forme
de dôme avec un large rebord. Fabriqué à partir d'un minimum de trois pièces,
il se généralise en France et en Angleterre dès le XIIIe siècle
auprès des fantassins et des archers/arbalétriers car sa forme protège
bien la tête et une partie des épaules des projectiles et coups venant du
haut. Ne gênant pas la visibilité ni la respiration comme un heaume, il
est aussi apprécié par les chevaliers qui ne peuvent financer un bassinet,
même s'il est alors souvent renforcé d'une protection pour le bas du
visage. Il est remplacé à la Renaissance par le morion espagnol. On
retrouve sa forme caractéristique jusque dans les casques de la première
guerre mondiale, le Adrian en France et le Brodie au Royaume-Uni.
Chapelain
- nom masculin, de chapelle. Religieux attaché à une chapelle ou
une chapellenie. Il n'a pas de compétence sur un territoire précis mais
plutôt une paroisse personnelle. Il peut être attaché au service
particulier d'un noble ou d'un souverain. Il n'est responsable que de la
communauté qu'il regroupe autour de lui et ne tient pas de registre.
Chapelet
- nom masculin, de chapel (couronne de fleurs). Objet de dévotion en
forme de collier, composé de grains enfilés sur un cordon que l'on fait
défiler entre ses doigts en récitant des prières. Dans la religion
catholique, chaque grain correspond à un Ave Maria. Chaque dixième
grain, plus gros, correspond à un Pater. Le chapelet existe dans
plusieurs autres religions pour la récitation de prières répétitives.
Les matériaux utilisés sont très divers et on en trouve en bois, os,
ivoire, métal, corail, émaux, perle...
Chapelle
- nom féminin, du latin populaire capella (chape). Le nom
proviendrait de la chape (casque ou cape ?) de St Martin, relique militaire
devant laquelle les rois de France venaient prier avant les batailles. Ce
lieu de culte est par essence itinérant.
- 1.) Lieu de culte en dehors d'une église, d'une cathédrale, qui
ne bénéficie pas des droits paroissiaux habituels. Il peut être aussi
bien en plein air que rattaché à la maison d'un seigneur ou d'un
souverain.
- 2.) Subdivision d'une cathédrale ou d'une basilique, dans laquelle
on trouve un autel secondaire destiné à la célébration de cérémonies.
Dans la religion catholique, la chapelle est généralement consacrée à la
vierge Marie si l'église est dédiée à un autre saint.
- 3.) Ensemble des objets de culte dont on se sert dans une chapelle
: calice, bassin, burettes, chandeliers, croix.
- 4.) Ensemble des musiciens et instrumentistes dans l'église. Par
extension, le lieu d'où est jouée la musique. Par extension encore, les
musiciens du seigneur ou du roi, même s'ils ne jouent pas de musique
religieuse.
- 5.) Terme d'alchimie. Alambic cylindrique bas à chapiteau conique
très élevé, utilisé généralement pour la distillation des roses et
aussi appelé rosaire. On l'utilise en chauffage lent et modéré.
Chapellenie
- nom féminin, du latin populaire capella (chape). Dignité,
charge ou bénéfice du chapelain.
Chaperon
- nom masculin, de chape (capuchon)
- 1.) Coiffure en forme de capuche, utilisée sous forme de chapeau
à boudin. Sous le règne de Charles VI, les Bourguignons et les Armagnacs
se distinguaient par la couleur de leur coiffe.
- 2.) Coiffe en cuir dont recouvre la tête des oiseaux de proie.
- 3.) Recouvrement d'une arête de muraille par un pan en forme de
toit pour favoriser l'écoulement.
Charge
- nom féminin.
- 1.) Fonction de représentation d'une autorité supérieure et les
responsabilités qui en découlent. Exemple : une charge de bailli.
- 2.) Manoeuvre militaire qui consiste à lancer une troupe à pleine
vitesse pour briser les lignes ennemies, les désorganiser et isoler les
défenseurs par petits groupes, plus faciles à éliminer par les unités
qui exploitent la percée. On utilise de préférence une troupe rapide
et/ou puissante qui ne sera pas bloquée avant le choc. Au Moyen Age, on
considère qu'aucune unité ne peut arrêter une charge de cavalerie lourde
lancée au grand galop en terrain découvert.
Charron
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