  'arc
est une arme de jet dont le principe très simple était déjà connu des
chasseurs du néolithique. Dès l'origine, il est formé d'une verge flexible avec
une corde liée à ses deux extrémités. La tension de la corde provoque sa
courbure si caractéristique.
  'ajout
de contre-courbes aux extrémités de l'arc améliore sa puissance sans pour
autant changer son encombrement. Le bois d'if, d'érable ou de chêne, la
corne et l'acier ont été utilisés pour sa construction. L'arc composite est
en bois renforcé avec de la corne et des nerfs. Le tireur peut le courber
davantage, ce qui le rend de ce fait plus puissant. Pourtant, il faut une grande
force pour l'utiliser correctement.
 a
corde est en général de chanvre, mais on la fabrique aussi à partir
d'intestins desséchés d'animaux. On prend la précaution de la cirer pour
qu'elle ne s'effile pas.
 es
Grecs attribuaient l'origine de l'arc à Apollon, qui en aurait enseigné
l'usage aux Crétois. De façon curieuse, les Grecs abandonnèrent l'arc comme
arme courante. Chez les Romains, les archers étaient toujours des mercenaires
étrangers, habituellement des Crétois. Les monuments classiques de l'ancien
Orient
portent l'arc à deux courbures, appelé arc turquois au Moyen Age. Dans
un contexte hors Moyen Age, Ulysse possédait un arc dont la flèche pouvait
traverser les lames de douze haches alignées, et aucun des prétendants ne put
jamais s'en servir. Les européens emploient l'arc droit, les Anglais pour leur
part utilisent le grand arc (jusqu'à deux mètres de long) qui nécessite
plusieurs années d'entraînement et de pratique régulière. Cette
investissement fait ses preuves et pendant la guerre de Cent Ans, les archers
anglais dévastent les rangs de la cavalerie française à plusieurs reprises.
 'arc
est une arme facile à fabriquer mais qui exige un entraînement long et
rigoureux. Malgré plusieurs défaites cinglantes (Crécy en 1346 et Azincourt
en 1415 entre autres) dues clairement au travail préparatoire des archers, les
seigneurs français ne sont toujours pas favorables à la création de
compagnies spécialisées, alors que celles-ci se développent en nombre dans
les pays anglo-saxons. Tardivement, Charles VII décrète que toutes les villes
et les campagnes doivent fournir un archer par cinquante feux ou maisons
(ordonnance du 28 avril 1448). Ces archers ne perçoivent de solde que
lorsqu'ils entrent en compagnie par ordre du roi, mais ils sont exempts
d'impôts, d'où leur nom de francs-archers. Au cours de l'année, ils
exercent leur métier habituel et leur entraînement est irrégulier, voire
inexistant. L'absence de discipline, d'esprit militaire et d'habitude du combat
pousse Louis XI à supprimer cette milice en 1480. La dénomination d'archer
reste encore pour désigner certains corps spéciaux de maintien de l'ordre,
tels que les archers de la Garde (jusque sous François Ier),
les archers de la Connétablie (officiers de justice)... A partir du XIIe
siècle, l'arbalète vient concurrencer sérieusement l'arc sur le champ de
bataille, mais il faut attendre le XVIe siècle pour que ces deux
armes disparaissent entièrement.
 u
combat, l'archer est généralement vêtu légèrement pour se déplacer
rapidement à pied, bien que la tapisserie de la reine Mathilde
(tapisserie de Bayeux) montre des archers équipés de protections. Les
Normands de Guillaume le Conquérant ont peut-être utilisé des groupes
d'archers mieux protégés, plus aptes à résister au choc des combattants.
Armé de son arc, il possède un carquois pour loger ses flèches et un archais
pour protéger son arc et ses cordes de rechange. Pour les combats au corps à
corps, il est équipé d'une arme blanche légère telle qu'une épée ou un
couteau. Lors d'une bataille rangée ou la défense d'un point fortifié, les archers
utilisent les différentes options de la balistique : tirant en l'air suivant un
angle de 45° environ, leur portée est maximale et leurs traits suivent une
trajectoire parabolique qui retombe en pluie verticale sur la troupe ennemie (ce
qui déclenche l'attaque des Français à Azincourt) ou tirant à l'horizontale
dans la masse des adversaire en charge pour briser leur élan.
 ors
d'un tir depuis une position fixe, l'archer dispose plusieurs flèches sur le
sol, orientées dans le même sens et près de son pied. Ainsi, son mouvement
est rapide et il peut encocher une nouvelle flèche sans avoir perdu sa cible
des yeux, ce qui n'est pas possible avec une arbalète.
|